Bruno Mounier (Azureva) : « la volonté d’aller plus loin sur le MICE »

Villages adaptés aux événements d'entreprise, diversité géographique, tarifs compétitifs : Bruno Mounier, directeur Commercial et Marketing d’Azureva, présente les ambitions de son groupe sur le marché MICE.

Comment Azureva s’est-il progressivement tourné vers le segment MICE ?

Bruno Mounier – Nous sommes une filiale associative de La Poste, créée il y a plus de 70 ans. De cet héritage, il reste aujourd’hui 43 sites exploités par Azureva. De la volonté originelle de permettre aux postiers de partir en vacances, l’association a progressivement évolué vers une démarche plus commerciale. Dans ce cadre, compte tenu de leurs localisations et de leurs configurations, nos sites peuvent très bien convenir aux attentes de la clientèle corporate. Des tests ont été faits sur certains établissements il y a une dizaine d’années avec l’accueil d’AG de syndicats ou de fédérations sportives, avec des retours positifs. Depuis trois ans, nous avons la volonté d’aller plus loin sur le segment MICE en nous ouvrant à tous les types de sociétés. Aujourd’hui, le MICE représente 3% de notre activité grâce, notamment, à une progression +10% des dossiers en 2023. D’ici à cinq ans, nous voudrions voir ce segment de marché atteindre les 10%.

Quels sont les différentes typologies de clients corporate reçus dans vos villages ?

Bruno Mounier – La moitié de nos clients sont des ETI et PME. Pour le reste, 30% de notre clientèle est associative, que ce soit des syndicats, des partis politiques ou des fédérations sportives. Enfin, 20% de la demande provient de grands groupes français ou internationaux. Certaines de ces entreprises nous choisissent pour des journées de travail pour leurs équipes régionales avant de toutes les rassembler en fin d’année pour une restitution nationale sur un site principal. Des événements qui peuvent aller jusqu’à 500 personnes.

Comment l’offre MICE d’Azureva s’est-elle constituée ?

Bruno Mounier – Notre offre s’est progressivement construite pour devenir assez complète avec plus d’une vingtaine de villages éligibles au déroulement d’un événement, allant du meeting à l’incentive en passant par la convention ou le congrès. Et cela, en démarrant à la demi-journée d’études pour un nombre limité de participants jusqu’à la convention d’entreprise de 500 personnes. Certains de nos établissements, notamment ceux de Ronce-les-Bains et de Lacanau, peuvent accueillir ce type de grands événements. L’avantage de tous nos lieux est d’associer la dimension travail aux aspects team building et animations, qu’ils soient organisés sur le site ou en extérieur, avec des prestataires. L’aspect team building est une attente forte des organisateurs pour fédérer les équipes ou fêter ensemble de bons résultats. A Lacanau, nous disposons notamment d’une plage privée et d’une forêt de plusieurs hectares qui se prêtent très bien à des remakes d’animation à la Pékin Express ou à la Koh Lanta.

Cette présence en bord de mer est un point fort. Géographiquement, où vos sites sont-ils situés ?

Bruno Mounier – Ces 20 destinations couvrent toute la France de manière à pouvoir répondre Eté comme hiver à la plupart des demandes, qu’elles émanent de la clientèle corporate parisienne ou des entreprises implantées dans les capitales régionales, pour des séminaires de proximité. En partant par le Nord-Ouest pour redescendre la France, le top 5 de nos villages MICE sont ceux de Pornichet, Ronce-les-Bains, Lacanau, Hendaye et Le Cap d’Agde. Si 80% de notre activité MICE se concentre sur les destinations de bord de mer, avec une grosse demande sur le printemps et l’automne, nous avons aussi deux beaux villages à la montagne. Tout d’abord, les Karellis en Savoie, un village entièrement rénové et rouvert l’été dernier qui peut accueillir 300 personnes, skis aux pieds, et répond aux attentes des entreprises qui souhaitent faire monter leurs équipes en station. Dans les Vosges, le village de Bussang a lui aussi été entièrement rénové et offre le double avantage d’être près de l’Alsace et en moyenne montagne avec beaucoup de sentiers pour faire des randonnées ou du VTT, en plus du ski.

Certains villages, comme celui de Lacanau, sont labellisés MICE et d’autres non. Quelles différences y a-t-il entre les deux ?

Bruno Mounier – Elle est assez ténue et correspond à un cahier des charges défini en interne selon les aménagements et les services proposés, en matière de restauration notamment. L’ensemble est plus abouti sur nos 12 destinations labellisées MICE. Les autres ont également la capacité d’accueillir des événements, mais dans une logique proche de la réception de groupes. Au final, les différences sont assez subtiles. En prenant les options les plus poussées en ce qui concerne la restauration de groupes, l’offre est très proche des menus séminaires.

En revanche, quels sont les points communs de tous vos sites adaptés aux rencontres d’entreprise ?

Bruno Mounier – Nos sites ont une capacité d’accueil de 300 à 500 personnes avec des salles de réunions et de sous-commissions, des lieux dédiés aux animations et des bars et restaurants, au moins une ou deux piscines et des terrains de jeux en extérieur, tout se faisant à pied. En somme, tout ce que peut attendre un organisateur. Dans ce cadre, on peut leur offrir des formules en pension complète ou en demi-pension. Tout dépend de la taille du groupe et du budget. Concernant les événements de moins de 50 personnes, nous pouvons semi-privatiser le village avec des lieux réservés à ce client, tandis que la privatisation complète concernera surtout les groupes de plus de 200 personnes.

Avec des sites allant du 2* au 4*, la force d’Azureva est-elle aussi de leur proposer des solutions avantageuses ?

Bruno Mounier – De par notre fonctionnement associatif, nos prix sont contenus. Même sur nos établissements 4*, on tient à cœur de ne pas dépasser les plafonds. Nos tarifs MICE étant construits sur les tarifs de groupes loisirs, nous serons toujours plus compétitifs que la plupart de nos confrères du secteur marchand, de l’ordre de 20% à 30% sur un prix moyen à la journée.

Le fait d’être une association loi de 1901 trouve-t-il un nouvel écho avec les attentes des organisateurs en matière de RSE ?

Bruno Mounier – Azureva se revendique comme un des principaux acteurs de l’économie sociale et solidaire avec des valeurs d’ancrage territorial. Certains appels d’offres des entreprises étant orientés sur la RSE, ça peut être un élément différenciant, notamment vis-à-vis d’associations ou de structures politiques qui partagent ces valeurs, mais également de grandes sociétés.