Gangnam-gu : Profil d’un quartier pour tous les goûts

Quartier d’affaires investi par les leaders de la technologie, Gangnam-gu est le symbole de la nouvelle Corée du Sud. C’est aussi l’empire du commerce et des loisirs.

S’il est un arrondissement à découvrir parmi les 25 dongs de Séoul, c’est bien Gangnam-gu. Pour les affaires, mais aussi pour le plaisir. Car on trouve vraiment tout, à Gangnam-gu. L’agitation permanente n’a pourtant pas toujours été la règle d’or dans ce condensé urbain de la nouvelle Corée du Sud. Il n’y a pas si longtemps, il ne flottait ici dans l’air que les effluves d’encens accompagnées des mélopées du temple de Bongeunsa, fondé par des moines bouddhistes au VIIIe siècle. Aujourd’hui, ce même temple, seul témoin d’une époque où Gangnam-gu n’était encore littéralement que “le sud du fleuve”, survit dans l’ombre de la vaste forêt d’immeubles au-dessus de laquelle trône, à 228 mètres, le 54e étage du Korean World Trade Center. Car Gangnam-gu, c’est aussi la grande artère de Teheranno, devenue Teheran Valley depuis l’invasion des géants des nouvelles technologies. Yahoo, Google, bien sûr, mais également les portails rivaux coréens, Naver et Daum. On retrouve autour de la même artère les porte-drapeaux internationaux des télécommunications et de l’électronique, comme LG ou Samsung.

Du business, donc, mais pas uniquement du business. Une pièce à conviction : le Coex Mall avec ses 85 000 m2. Une preuve : les 200 000 personnes qui passent tous les jours dans ses centaines de boutiques, sa poignée de food courts (espaces de restauration), ses salles de jeux vidéo spectaculaires. À quelques centaines de mètres de là, dans la Rodeo Street d’Apgujeong, le décor s’élève en gamme et le concours de vitrines bat son plein entre toutes les grandes marques du luxe, de la couture à la voiture.

Mais Gangnam, c’est également le “bon goût”. Comme ici, au Galleria, une sorte de Bon Marché design revu et corrigé en 2004 par les architectes amstellodamois UNStudio ; et là, Boon the Shop, galerie d’art de la mode la plus pointue. Alentour, tout est au diapason et les hôtels, les galeries et même les immeubles de bureaux n’hésitent plus à s’offrir les architectures les plus audacieuses.

Un symbole : le Huyndai building conçu par Daniel Libeskind pour célébrer l’harmonie entre l’homme et la machine. Un credo naturel pour le quartier. Mais qui peut se décliner sur d’autres modes. Celui de l’équilibre entre le travail et la qualité de vie, par exemple. Le gouvernement local – Gangnam a gagné son “autonomie” en 1998 – joue la carte de l’écologie, en développant toute la panoplie. La forêt d’immeubles s’aère de parcs, avec pour objectif d’atteindre la centaine d’espaces verts pour l’ensemble du quartier. Mis en place depuis trois ans, et pour la première fois en Corée, le Carbon Mileage System a déjà permis d’importantes réductions de gaz à effet de serre. En novembre, 120 bicyclettes ont été mises à disposition près des grandes stations de métro dans un esprit Vélib’ qui se développe à tours de roue. Pour rouler vers l’équilibre entre l’homme… et la ville au naturel.