
Où en est l’hôtellerie haut de gamme à Moscou ?
Gianni Van Dalen : On compte à peu près 1200-1300 chambres réparties sur moins d’une demi-douzaine d’hôtels que l’on peut qualifier de “cinq-étoiles” : c’est peu pour une ville de 12 millions d’habitants et surtout pour la capitale d’un pays en plein développement… L’autre difficulté, c’est qu’il n’y a pas encore de classement officiel et que nous devons nous référer à nos propres critères. Mais les valeurs sont parfois difficiles à discerner dans une ville où le trois-étoiles se vend souvent au prix du cinq-étoiles…
Pourquoi les carences hôtelières ne se comblent-elles pas plus rapidement ?
Pour être franc, c’est un peu un mystère. Je pense que le krach de 1998 a donné l’image d’une économie trop incertaine, où les risques financiers restent trop élevés. De plus, l’hôtellerie haut de gamme est confrontée, à Moscou, à un problème qu’elle ne rencontre pas à Londres ou à Paris : remplir les chambres le week-end. Même si la demande reste très forte en semaine, le vide du week-end fait que les taux de remplissage ne dépassent pas les 70 % sur l’année. Ce qui explique également que sur ce secteur du haut de gamme, les chambres restent beaucoup moins chères, en moyenne, qu’à Paris ou Londres : les hôtels consentent des promotions considérables pour remplir leurs chambres le week-end.
L’arrivée de nouveaux concurrents haut de gamme vous incite-t-elle au changement ?
Bien entendu. Après quinze années de présence à Moscou, nous avons décidé d’engager une grande mise à niveau qui nous permet d’attendre avec sérénité l’arrivée de nouveaux compétiteurs. Le Baltschug Kempinski va devenir un véritable cinq-étoiles luxe, avec un nouveau mobilier, de nouvelles salles de bains, une mise aux normes high-tech, un spa et probablement une nouvelle terrasse avec vue sur le Kremlin qui devrait devenir l’un des espaces de réception les plus courus de la ville.