
« Je suis né en 1966 à La Ciotat et j’ai grandi à Marseille. Ces villes sont déjà, par elles-mêmes, des invitations au voyage. Du fait de la Méditerranée, omniprésente et magnifique, mais aussi par le brassage culturel que propose la cité phocéenne. Mes grands-parents maternels et mes arrière-grands-parents paternels n’étaient pas français, ils sont venus d’Europe centrale et d’Italie. Et je me sens totalement français, même si, il y a deux générations à peine, ma famille était complètement étrangère à ce pays. Je n’ai pas encore fait le pèlerinage dans les villages d’Émilie-Romagne et du Piémont, ni en Europe centrale, où ma grand-mère maternelle est née aux confins de la Slovaquie et de l’Ukraine d’aujourd’hui, mais il est certain que je le ferai dans les années à venir.
Le paradoxe est que je n’ai commencé à voyager que tardivement. Mon premier déplacement marquant a eu lieu après le bac, lorsqu’avec quelques amis, nous avons fait un périple sur la côte Est des États-Unis, de Miami à New York. Je me souviens très bien des conditions de ce voyage, des motels si typiques et tellement identiques, des étapes en bus Greyhound, de la location de voitures américaines à bas prix chez Rent A Wreck, ce qui signifie “louer une épave”… L’arrivée à New York a été, et est toujours pour moi un choc. C’est une ville qui ne s’arrête jamais, si différente du rythme parisien où certains quartiers, le dimanche, sont totalement inanimés.
Un autre voyage inoubliable fut mon séjour au Japon en 1989. J’y ai passé six mois, en tant que stagiaire de l’ENA dans une filiale du groupe Pechiney. Bien que, depuis, je sois allé en Amérique latine et en Afrique, jamais pays ne m’a procuré un sentiment de dépaysement aussi fort. L’expérience du temps, des distances, des relations humaines est complètement différente de nos standards occidentaux. J’ai gardé une fascination et une attirance pour cet archipel où j’espère retourner bientôt, en famille.
Dans mon imaginaire de voyageur, l’Italie tient également une place à part, d’abord à cause de mes racines, mais aussi parce que ce pays offre un équilibre parfait entre dépaysement et familiarité. On s’y sent chez soi et, en même temps, il y a une diférence assez nette avec la France. J’aime me balader dans les grandes villes comme Naples, Rome ou Venise, mais aussi dans les plus petites comme Padoue, Bergame, Ravenne ou Lecce. À chaque fois, les paysages sont séduisants et, là-bas, la tradition des plaisirs simples de la table a été heureusement préservée, alors qu’en France trouver un sandwich fait avec du jambon et du fromage de qualité ou un bon plat du jour dans une brasserie de quartier est de plus en plus rare.
Aujourd’hui, je voyage surtout pour mon travail dans une sorte de circuit fermé, entre Londres, Bruxelles, Milan, Monaco, Genève et dans des villes françaises où Sotheby’s est représentée. C’est à chaque fois un plaisir, parce que le contact avec les clients, les artistes ou mes collègues est toujours enrichissant. Cela m’a fait comprendre à quel point, de l’étranger, la France est un pays très admiré, qui garde un pouvoir d’attraction extraordinaire. Le voyage, c’est aussi le plaisir du retour, et revenir à chaque fois à Paris en est un. »
Ses dates clés
1996
Directeur général du Centre Pompidou.
2001
Travaille aux projets de lois sur le mécénat.
2002
Directeur de cabinet de Jean- Jacques Aillagon, ministre de la Culture.
2004
Directeur général de la Concurrence et de la Consommation au ministère de l’Économie.
2007
PDG de Sotheby’s France.
2011
Vice-président de Sotheby’s Europe.
Sotheby’s France 76, rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 Paris
Tél. : 01 53 05 53 05
Internet : sothebys.com