L’aéroport de Nice flirte depuis plusieurs années avec les 10 millions de passagers et a failli atteindre cet objectif l’an dernier. Pourquoi une croissance si modeste ?
Hervé de Place – Avec 9,95 millions de passagers, nous avons atteint un nouveau record de fréquentation, même si notre croissance est plus modeste avec une hausse de 2 %. Nous avons certes atteint une certaine maturité, mais il existe des spécificités françaises qui expliquent la faible progression de notre trafic depuis plusieurs années. Nous avons été victimes de la restructuration du transport aérien français avec la disparition d’AOM, Air Liberté et surtout Air Littoral qui représentait une forte part de marché avec son hub sur l’Europe du Sud. Nous estimons avoir perdu un potentiel de 800000 passagers. Le moteur de notre croissance future se trouve plus sur le développement du réseau international que domestique.
Quels sont donc les atouts de Nice en terme de développement de réseau ?
H. de P. – Notre activité internationale ne cesse de gagner des parts de marché et représente actuellement 57 % de notre trafic passagers. Nous avons un excellent réseau Europe et sommes les seuls en région à pouvoir justifier d’un réseau intercontinental avec des lignes sur les États-Unis et le Moyen-Orient. Nous souhaitons davantage de lignes sur l’Europe du Sud – en particulier vers l’Espagne et l’Italie – ainsi que sur l’Europe centrale. À l’intercontinental, nous travaillons à densifier le nombre de vols sur Dubaï, actuellement au nombre de trois par semaine, et souhaiterions d’ici à cinq ans avoir une ligne directe sur l’Extrême-Orient, en particulier sur la Chine.
Quels sont les projets d’expansion ?
H. de P. – Nous avons une capacité totale de 13 millions de passagers avec la possibilité de grimper jusqu’à 16 millions de passagers par an sur nos deux pistes. Notre plan d’aménagement représente un investissement de 500 millions d’euros d’ici à 2014 et prévoit notamment l’aménagement d’une zone héliport, la construction d’un centre d’affaires international sur l’emprise aéroportuaire, la création d’une zone pour les loueurs de véhicules ainsi que l’expansion de nos deux aérogares, en particulier le terminal 1. Il existe également un projet de centre multimodal qui intégrerait une gare ferroviaire ou éventuellement le passage de la seconde ligne de tramway.
