
Quel bilan tirez-vous de l’édition 2018 du Business Travel Show ?
David Chapple – C’est un succès, indiscutablement. Il suffisait de se tenir dans l’allée principale pour s’en apercevoir : des stands plus imposants, plus créatifs, plus animés. Le nombre de participants a encore augmenté, passant de 7962 à 8608 visiteurs, soit une hausse de 8%. Et, plus important encore, le retour d’expérience de nos exposants confirme ce que nous savions déjà : la qualité du visitorat augmente d’année en année.
Un salon plus grand est-il nécessairement un meilleur salon pour un événement professionnel comme le BTS ?
D. C. – Du point de vue de l’acheteur, une plus grande taille peut être préférable car cela signifie plus de choix en termes de fournisseurs et davantage de contenu éducatif. Du point de vue des fournisseurs, même si le nombre de visiteurs a augmenté chaque année depuis quatre ans, nous sommes convaincus qu’une taille supérieure n’est préférable que si cela implique une hausse qualitative du visitorat acheteurs. C’est la raison pour laquelle nous investissons chaque année dans le programme « hosted buyers« du Business Travel Show.

Que pensez-vous de la situation actuelle du marché business travel ?
D. C. – Le marché du business travel semble être en bonne position. Nos propres recherches, tout comme d’autres enquêtes, ont montré que les acheteurs disposent de budgets voyages en hausse. Les problématiques économiques et politiques, comme le Brexit ou la présidence Trump, n’ont pas eu l’impact négatif que certains prévoyaient. Le voyage d’affaires est actuellement en pleine effervescence, avec la montée en puissance de nouvelles technologies qui remettent en cause le statu quo, et nous influencent naturellement dans notre gestion des voyages et des réunions. TroopTravel, qui a remporté cette année le prix « Disrupt Award » du salon, en est la preuve.
Quel est le plus grand défi pour les Travel Managers en 2018 ?
D. C. – Le plus grand défi consiste à réduire les coûts tout en continuant d’apporter une valeur ajoutée au programme voyages. La distribution aérienne, la disponibilité des chambres d’hôtel, le duty of care, les nouvelles générations de voyageurs, comptent aussi parmi les grands enjeux. Mais la liste est longue, et évolue en permanence.
Qui aurait cru il y a cinq ans qu’Airbnb, Uber, voire easyJet, exposeraient au Business Travel Show ?
Un acteur comme Google sera-t-il un jour exposant sur le Business Travel Show, affirmant ainsi ses ambitions sur le marché ?
D. C. – Google a certainement la taille et la capacité technologique pour atteindre ses objectifs sur le marché du voyage. Il ne faut donc jamais dire jamais ! Qui aurait cru il y a cinq ans qu’Airbnb, Uber, voire easyJet, exposeraient au Business Travel Show ? Pourtant, ils étaient tous présents au salon cette année…

Les grandes tendances qui se dessinent dans les sondages – duty of care, économie collaborative, bleisure – sont-elles réellement intégrées par les Travel Managers ?
D. C. – Absolument. D’ailleurs, ces trois tendances sont liées. Le duty of care a déjà eu un impact considérable sur les politiques voyages. Il est essentiel pour les Travel Managers de tout mettre en œuvre pour assurer la sécurité de leurs voyageurs et pouvoir les localiser à tout moment pour les soutenir en cas de crise. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’adoption de l’économie collaborative a été si lente. Certains responsables sont heureux de pouvoir inclure ces acteurs dans leur programme, d’autres sont plus réticents en raison des problématiques liées au duty of care. La logique est la même pour le bleisure, puisque cela crée une zone floue dans le partage des responsabilités entre le voyageur et son entreprise en termes de sécurité.
Quel a été jusqu’ici l’impact du Brexit sur les voyages d’affaires britanniques, et qu’attendez-vous pour les mois à venir ?
D. C. – L’impact est assez limité. D’après certaines enquêtes, les dépenses de voyage ont ralenti juste après l’annonce du Brexit, mais cela a été de courte durée. Personnellement, je ne m’attends à aucun changement au cours des prochains mois. Reste à savoir ce qui se passera après la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne.