
Sur la période 2013-2014, pas moins de 5 000 emplois ont été créés par des entreprises françaises en Grande- Bretagne. Ce chiffre explique en partie pourquoi nos compatriotes sont toujours plus nombreux à Londres. Bien sûr, la City reste l’aimant qui les attire outre-Manche. D’autant que les Britanniques souffrent d’un manque d’ingénieurs et raffolent des connaissances de leurs voisins dans des domaines très pointus de la finance comme le risk management, la modélisation ou les produits dérivés. Quelle meilleure preuve, d’ailleurs, de cet intérêt que la présence de Xavier Rolet à la tête du London Stock Exchange ? Le succès des grandes écoles de commerce hexagonales en témoigne tout autant, l’ESCP, l’EDHEC ou Sciences Po ouvrant leurs campus londoniens les unes après les autres.
Pourtant, le profil des Français sur la scène britannique ne cesse de se diversifier et la finance n’est plus leur seul objectif. Jeunes ou moins jeunes, serveurs ou directeurs de galeries, artistes ou pâtissiers – la Pâtisserie des Rêves vient d’ouvrir sa succursale londonienne ! –, célèbres ou anonymes se laissent tenter par une vie anglo-saxonne.
Olivier Meyer, directeur des partenariats pour CrowdBnk, explique que Londres est perçue comme une ville attirante, pleine d’opportunités, où la simplicité administrative permet de monter aisément son entreprise. “Elle attire des gens du monde entier, mais surtout des Européens qui n’ont pas besoin de visa, ce qui facilite l’obtention d’un emploi, souligne-t-il. Ceux qui quittent la France, avec un système de protection sociale aussi développé, sont des gens qui veulent prendre des risques, qui sont prêts à travailler dur pour réussir dans un environnent différent, sans grand filet social si la réussite n’est pas au rendez-vous.”
Tenter sa chance
Malgré tout, ils sont de plus en plus nombreux, ceux qui acceptent les boulots précaires, prêts à tenter leur chance à tout prix. “Il faut dire que ce n’est pas très difficile pour les Français de trouver un job, car ils sont appréciés pour leur sociabilité, leur rigueur au travail, leur franc-parler… mais aussi pour leur accent qui continue à faire craquer tout le monde”, s’amuse Carine Moëllé, infirmière au King’s College Hospital. D’ailleurs, le phénomène de diversification des profils, donc des classes sociales, fait que la population française de Londres ressemble presque à celle de l’Hexagone, les retraités en moins.
S’il est diffcile d’avoir des statistiques précises quand “seuls” 120 000 Français sont inscrits aux services consulaires, on estime leur présence dans le Grand Londres à 200 000 personnes, peut être beaucoup plus. “Tous ne sont pas des résidents permanents, explique un porte-parole de l’ambassade de France à Londres. De nombreux Français s’installent pour des durées moyennes, un an ou seulement quelques mois. Et ce, qu’ils soient en début ou en milieu de carrière, car cela leur apporte une expérience internationale intéressante.” Depuis le retour de la croissance économique dans les années 90, la population française n’a cessé d’augmenter avec régularité. “Il faut être précautionneux lorsqu’on parle de Londres comme de la sixième ville de France, puisqu’on s’appuie là sur les chiffres intra-muros, et non sur ceux des agglomérations”, précise le porte-parole de l’ambassade. Londres serait plutôt la vingtième, voire la trentième ville de France…
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