Directeur musical, depuis 2011, du Seattle Symphony, Ludovic Morlot poursuit sa dernière saison américaine avant de retrouver l’Europe. Cet ardent défenseur de la musique contemporaine ouvre le carnet de ses meilleures adresses à Seattle.
Par Cécile Balavoine Photos Ludovic Maisant -
« À quelques pas du Benaroya Hall, où réside l’orchestre de Seattle, je fais volontiers un saut entre deux répétitions au Pike Place Market pour aller grignoter à la Paris-Madrid Grocery. Mais le soir après les concerts, je prends le temps de retrouver des lieux plus calmes comme Adana, à l’épure japonaise, dans le quartier en plein épanouissement de Capitol Hill. Le chef, qui a été formé à Osaka, crée des plats d’une grande délicatesse, une glace au cèdre fumé et autres créations. Pourtant, ce que j’aime commander, c’est tout simplement un Katsu Sando, sandwich typiquement japonais au porc grillé, accompagné d’une petite tasse de saké. Mon...
« À quelques pas du Benaroya Hall, où réside l’orchestre de Seattle, je fais volontiers un saut entre deux répétitions au Pike Place Market pour aller grignoter à la Paris-Madrid Grocery. Mais le soir après les concerts, je prends le temps de retrouver des lieux plus calmes comme Adana, à l’épure japonaise, dans le quartier en plein épanouissement de Capitol Hill. Le chef, qui a été formé à Osaka, crée des plats d’une grande délicatesse, une glace au cèdre fumé et autres créations. Pourtant, ce que j’aime commander, c’est tout simplement un Katsu Sando, sandwich typiquement japonais au porc grillé, accompagné d’une petite tasse de saké. Mon autre adresse dans le quartier de Capitol Hill, c’est Mamnoon, un restaurant libano-syrien incroyable, dont le nom signifie “gratitude”. Les cocktails, comme le “Cardamint”, à base de cardamine et de menthe, sont inventifs, et on y déguste des mezze formidables, ainsi qu’un labneh exquis, au zaatar du Liban, le tout dans un beau cadre avec de nombreuses œuvres d’artistes contemporains du Moyen-Orient.
Lorsque j’ai des rendez-vous professionnels, des musiciens venant jouer à Seattle par exemple, j’aime les inviter à déjeuner ou à dîner chez Loulay, une sorte d’ambassade de la gastronomie française, dont l’omelette est incomparable. Quand je trouve un peu de temps, je flâne dans ce quartier de Capitol Hill, en particulier à l’Elliott Bay Book Company, une très belle librairie indépendante, avec une sélection de 150 000 titres allant de la littérature contemporaine aux livres d’art. Plus au nord du quartier, je m’arrête parfois au Volunteer Park Café, pour son atmosphère bohème qui me plaît beaucoup. Plus loin, au nord-ouest de la ville, se trouve le Discovery Park, véritable oasis urbaine où l’on peut faire de grandes promenades. C’est ce qui fait la force de Seattle, cette constante proximité avec la nature.
Restaurant Adana
The Elliott Bay Book Company
Lorsque je ne dirige pas, j’essaie de profiter de la musique que font les autres, surtout dans une ville si connue pour ses clubs. The Royal Room Wayne Horvitz’s Club est un lieu que j’apprécie lorsque j’ai envie d’écouter du jazz. Bien sûr, je me tiens aussi au courant de la programmation du Seattle Opera et du Pacific Northwest Ballet. Comme le SAM – le Seattle Art Museum – se trouve tout près de ma salle de concert, il m’est facile de traverser la collection où l’on peut admirer aussi bien des peintures du Moyen-Age que des œuvres de Véronèse, Matisse ou Rothko. Autre très beau lieu de culture, situé sur le campus de l’Université de Washington, la Henry Gallery. Il s’agit du seul musée d’art contemporain de la ville, fondé en 1926 par le collectionneur Horace Henry, où l’on peut admirer beaucoup d’artistes contemporains, américains surtout. Pour conclure mes huit années à Seattle, je dirigerai de la musique française en juin, les Aquatiques nocturnes de Debussy, façon de dire au revoir à cet orchestre.»
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