Quatre étoiles : euphorie parisienne

Philippe Gaugier, associé tourisme et hôtellerie du cabinet Deloitte

Comment Paris redessine-t-elle sa carte hôtelière ?

Philippe Gaugier – On tend vers une généralisation des trois-étoiles supérieurs, quatre-étoiles. On ne voit déjà plus d’une-étoile, on ne verra bientôt plus de deux-étoiles qui sont progressivement transformés en boutiques-hôtels beaucoup plus rentables au regard des prix de l’immobilier. On n’a plus que quelques petites unités comme le Five (au coeur du Quartier latin, Ndlr) qui réussit avec une dizaine de chambres à se placer sur des tarifs de 150 euros la nuit. En règle générale, ce n’est pas un produit qui fait venir les clients dans un quatre-étoiles, c’est son emplacement, à l’exception de quelques chambres avant-gardistes comme on en trouve du côté de Bastille.

Quelles vont être les conséquences de l’accroissement annoncé de l’offre haut de gamme sur le marché parisien ?

P. G. – L’offre très haut de gamme donne le “la” pour les catégories plus basses. Le spa est un bon exemple. Il a été repris et adapté en fonction du positionnement. Ainsi, le Saint James a fait une unité un peu moins luxueuse que celle du George V, alors que le nouveau Concorde, place de Catalogne, a opté pour un grand fitness plus adapté à son positionnement entre le trois-étoiles sup. et le quatre-étoiles.

Le rythme que donnent les palaces sur les prix est également intéressant. Lorsque le George V a rouvert, avec une offre de services et de produits élargie, il a positionné des prix sensiblement plus élevés. L’ensemble du marché a alors suivi. Aujourd’hui, le Fouquet’s s’est donné les mêmes armes que le George V à son époque, avec une notion de service poussée à l’extrême.

Quatre étoiles : euphorie parisienne