Profession Travel manager : aucune place à l’improvisation

Rencontre avec Sabah Kahoul, directrice générale de Business Travel Purchase

Directrice générale de Business Travel Purchase, Sabah Kahoul connaît bien les tenants et les aboutissants du métier de Travel Manager, poste qu'elle a notamment occupé chez Microsoft. Elle partage avec Voyages d'Affaires son analyse d'un métier en pleine évolution.
Sabah-Kahoul

Aujourd’hui, le travel manager doit savoir tout faire

Quel regard portez-vous sur l’évolution du métier de travel manager ?

Sabah Kahoul – Durant mon expérience de travel manager chez Microsoft, j’ai vu le métier se réorganiser, se professionnaliser, élargir son périmètre géographique, s’étendre à des catégories comme le meeting & events, la flotte automobile, la mobilité en général. Un travel manager est aussi un acheteur, c’est ma perception du métier. Mais aujourd’hui, le travel manager doit tout savoir faire : être un excellent communicant, savoir se servir des réseaux sociaux, être au fait des nouveaux outils et des nouvelles offres, tout en ayant une bonne vision des aspects liés à la sécurité, aux impacts légaux… C’est un véritable chef d’orchestre qui doit avoir toutes ces compétences.

Comment la relation avec les voyageurs évolue-t-elle ?

Sabah Kahoul – Elle dépend beaucoup du positionnement du travel manager dans l’entreprise. Il y a eu un rapprochement avec les RH depuis quelques années. On parle davantage de bien-être du voyageur, de bleisure. Aujourd’hui, le travel manager est reconnu dans l’entreprise, il est identifié comme étant celui qui facilite et optimise la relation entre le voyageur, la personne qui réserve et l’agence de voyages. C’est en plaçant le voyageur au cœur du programme que l’on obtient les meilleurs résultats. Il se sent impliqué en amont et cela génère des économies, car la politique voyages est alors appliquée sans grande contrainte.

Quelle est la place du travel manager face aux nouvelles tendances comme le “direct connect” ?

Sabah Kahoul – Le “direct connect” est un vrai challenge, une tendance qui bouscule tout ce que les travel managers ont mis des années à construire : l’homogénéisation des process, la communication, la prise de conscience des coûts. Maintenant, le voyageur est approché en direct pour acheter le wifi, les repas, tous ces services que le travel manager était jusqu’ici chargé de négocier. Dès lors, celui-ci doit jouer un rôle de filtre en matière de sécurité et de maîtrise des coûts, et garder la main sur ces données.

Profession Travel manager : aucune place à l’improvisation