
Les ajouts de fonctions ont été le moteur de l’industrie du téléphone portable depuis ses origines. GPRS, puis EDGE, puis 3G s’ajoutent au HSDPA (ou 3G+) qui garantit des vitesses de navigation web confortables. Les appareils photo numériques sont partout, les GPS se sont banalisés et l’agenda électronique est un basique. Finesse extrême, écrans tactiles, batteries longue durée… les possibilités matérielles des smartphones se sont alignées les unes sur les autres. Il a fallu chercher ailleurs la différence.
Les logiciels, et en premier lieu le système d’exploitation (ou OS), sont longtemps restés un élément secondaire. Ils ont donc stagné dans des bornes assez étroites, jusqu’à ce qu’un nouvel acteur débarque avec des idées neuves. Quand Apple a lancé l’iPhone, la révolution s’est faite au niveau des usages. Cette martingale a été préemptée par Apple. Puis c’est Google qui est entré dans la ronde avec Android, gratuit et open source, donc modifiable à volonté. Les deux marques misent sur les applications, programmes téléchargeables sur les terminaux, souvent gratuits, souvent pratiques, toujours au choix de chacun.
Culture d’ingénieur
Traditionnellement, ces programmes étaient payants, chers et rares sur les plates-formes existantes. Or celles-ci souffrent toutes commercialement. Le leader du marché,Nokia, est resté cantonné à ses solutions sans s’ouvrir aux attentes du public. Sony Ericsson a pêché par sa stratégie premium tandis que Motorola est carrément dans les choux et que Palm vient de resombrer. Samsung et LG s’en sortent bien en livrant des nouveautés en nombre chaque trimestre. Blackberry élargit sa cible en profitant de son statut symbole acquis auprès des entreprises, mais finalement assez peu en dehors de son marché naturel américain. Quant à Windows Mobile, il tarde à évoluer. La version 7 de l’OS a été longtemps repoussée et la 6.5, censée faire patienter, n’a finalement joué qu’un rôle de pansement.
Pourtant, les poids lourds du secteur n’ont pas dit leur dernier mot. Une déferlante de nouveautés ambitieuses redéfinit les forces en présence. Dans l’histoire, c’est donc le smartphone d’Apple qui a raflé la mise. Inexistant en 2007, il est aujourd’hui numéro trois avec un seul modèle qui pèse 14,4 % en valeur du marché mondial des téléphones en 2009 (source Gartner). Et les marques HTC, Motorola ou Sony Ericsson et même Samsung se tournent vers Android, bourré d’innovations et profitant de l’écosystème Google (moteur de recherche, maps, etc). Les deux font la course au téléchargement d’applications, signe de l’intensité de l’utilisation du terminal et source de consommation de forfait, donc indicateur de force auprès des opérateurs.
Il semble donc que la partie logicielle tire le marché des smartphones. Ce serait oublier que le meilleur des OS n’est rien si le matériel ne suit pas ; et réciproquement. Ainsi, l’iPhone doit une bonne partie de son succès à son écran tactile qui dépend du logiciel de reconnaissance des contacts des doigts sur le clavier virtuel. À l’inverse, le TG01 de Toshiba est une machine puissante, dotée d’un écran immense et d’un processeur qui animerait un PC. Mais son écran ne suit pas. Est-ce à cause de Windows Mobile ? Mens sana in corpore sano, l’adage s’applique à l’homme comme à la machine.
Smartphones : hardware ou software ?
- Smartphones : Hardware ou software ?
Toshiba TG01 : Géant