La dernière étude publiée date de 1990, alors que les effets de la réunification avec la Chine continentale n’avaient pas encore été pensés en termes d’aménagement du territoire. L’objectif du 2030 Study est donc de positionner Hongkong comme une ville phare de l’Asie en définissant une stratégie à long terme en trois temps : qualité de vie, compétitivité économique et liens avec le continent.
Dix projets majeurs
La région incluant Hongkong, Canton et aussi Macao est devenue un véritable pôle régional urbain, tandis que les rapports socio-économiques avec le continent chinois se sont resserrés. C’est pourquoi, en 2007, le numéro un du gouvernement a annoncé dix projets majeurs pour de nouvelles infrastructures devant permettre de renforcer ces liens. En bref, multiplication des transports et des réseaux routiers ou ferroviaires dans les régions de Shenzhen et du delta de la rivière des Perles, aménagement de nouveaux espaces constructibles à Hongkong pour poser les jalons d’un “développement durable” et d’une “ville globale”.
Mais comment concilier écologie, maître mot des développements urbains actuels, et échanges économiques accrus ? Il n’est, en tout cas, nullement surprenant que les législateurs craignent que Hongkong et Canton ne puissent atteindre leurs objectifs de réduction d’émissions polluantes pour 2010. Les chiffres de l’Environmental Protection Department (EPD) montrent que trois des quatre polluants à réduire auraient baissé de 20 % à 55 % par rapport au niveau de 1997. Mais les rejets de dioxyde de soufre resteraient trop élevés, en hausse de 3 % par rapport à 1997, alors qu’on en attendait une baisse de 40 %. Pourtant, d’après le China Morning Post, la sous-secrétaire à l’Environnement Kitty Poon Kit reste confiante. Elle affirmait en janvier que ces chiffres connaîtraient une amélioration dès que les centrales électriques, principaux émetteurs de dioxyde de soufre, auraient accompli leur désulfuration et augmenté l’usage du gaz naturel et du charbon très peu sulfurisé. Une affaire de quelques mois, semble-t-il. Depuis août 2005, des limites d’émission de plus en plus strictes sont imposées à ces centrales. “Pour améliorer la qualité de l’environnement et conserver nos ressources naturelles, nous avons mis en place un système d’évaluation afin de choisir les meilleures options de développement en tenant compte de critères comme l’eau, l’air, le bruit, l’écologie, le paysage, l’héritage culturel ou l’énergie”, explique le porte-parole du Planning Department. En effet, les mesures d’amélioration de la qualité de l’air ont désormais pour objectif les chiffres fixés par l’OMS. En dix ans, l’EPD a dépensé 23 milliards de dollars hongkongais pour la qualité de l’air et le traitement des déchets et des eaux usées. Et si la question des usines et centrales de la région de Canton reste très épineuse, certaines mesures, comme la mise en place, en 2009, d’un Green Building Council ou le remplacement des véhicules diesel par des véhicules propres, sont plus faciles à prendre. À Hongkong, la plupart des taxis de même qu’un nombre croissant de véhicules individuels roulent désormais au gaz de pétrole liquéfié. Un horizon un peu plus débouché pour l’Asia’s World City.