Lors d’un entretien vidéo à la conférence Routes Reconnected, Dieter Vranckx, directeur général de la compagnie aérienne Swiss, a esquissé les contours de la reprise du trafic aérien. « Il n’y a aucun doute que l’on assiste pour le moment à des changements spectaculaires dans le voyage d’affaires. Je table ainsi sur un volume réduit de ce trafic sur la période 2021 à 2025. A nous de nous adapter à cette nouvelle donne« , décrit-il.
Dans la tourmente liée à la pandémie, Swiss a préservé son hub de Zurich. Même si le nombre de vols a été réduit. « Nous offrons à peu près 70% de nos destinations pré-Covid. Cependant, une partie de nos lignes sont...
Lors d’un entretien vidéo à la conférence Routes Reconnected, Dieter Vranckx, directeur général de la compagnie aérienne Swiss, a esquissé les contours de la reprise du trafic aérien. « Il n’y a aucun doute que l’on assiste pour le moment à des changements spectaculaires dans le voyage d’affaires. Je table ainsi sur un volume réduit de ce trafic sur la période 2021 à 2025. A nous de nous adapter à cette nouvelle donne« , décrit-il.
Dans la tourmente liée à la pandémie, Swiss a préservé son hub de Zurich. Même si le nombre de vols a été réduit. « Nous offrons à peu près 70% de nos destinations pré-Covid. Cependant, une partie de nos lignes sont uniquement desservies pour du fret. C’est par exemple le cas sur Mumbai ou Shanghai. Le cargo nous permet en effet de maintenir l’activité hub. Il est essentiel à la connectivité globale de la Suisse« , explique le Directeur général.
Depuis Zurich, Swiss continue aussi d’assurer la plupart de ses liaisons européennes. Mais là aussi, avec des fréquences moindres. « Sur Bruxelles par exemple, nous proposons trois vols par semaine au lieu d’une trentaine de liaisons hebdomadaires avant 2020. En fait, il n’y aura que la vaccination qui changera la demande de façon significative« , ajoute-t-il.
Quels sont les marchés qui, les premiers, devraient retrouver du volume ? « Ce sera l’Europe mais plutôt les destinations loisirs pour commencer. Puis ce vendra le tour des Etats-Unis et enfin de l’Asie« , prédit Dieter Vranckx.
Le futur ressemble probablement à un homme d’affaires qui débute sa journée par une réunion virtuelle et qui prend ensuite l’avion dans l’après midi pour une réunion en présentiel
Le voyage d’affaires rebondira mais cela prendra du temps. Il restera en effet impacté par de nouveaux comportements dans les voyages. « Les contacts directs reviendront car tout ne peut pas exclusivement être traité dans des réunions en ligne. Je ne crois pas qu’on va passer d’un extrême à l’autre. Mais on peut penser que les aller-retour affaires à la journée vont être affectés. Le futur ressemble probablement à un homme d’affaires qui débute sa journée par une réunion virtuelle et qui prend ensuite l’avion dans l’après midi pour une réunion en présentiel« .
« On sent que la demande de voyages est très présente et il est sûr que les marchés vont revenir. Il faut d’abord que les quarantaines soient levées à travers le monde. C’est une condition essentielle à la reprise« , indique encore Dieter Vranckx. Pour lui, il faudra que les compagnies aériennes se concentrent sur les cinq prochaines années car il s’agit d’une période critique à la survie de beaucoup d’entre elles. « Il nous faut redéfinir notre image auprès du public dans le monde post-covid« , décrit-il.
Cela passera notamment par un plus grand effort en faveur de l’environnement et de la durabilité du produit. Car, pour Dieter Vranckx, le Covid a quelque peu relégué à l’arrière plan les considérations environnementales. « Mais elles reviendront et l’exigence de durabilité sera particulièrement forte en Europe. Nous avons déjà baissé de 27% nos émissions de CO2. Le public réclame encore plus d’efforts et nous devons prouver notre esprit d’innovation« , assure-t-il.
Pas de remise en cause du hub de Zurich
A quoi ressemblera finalement Swiss dans le monde post-Covid ? Selon le Directeur général, le transporteur helvétique conservera sa plaque-tournante de Zurich car cette dernière a fait la preuve de sa résilience. Mais il confirme que la future taille de Swiss sera plus réduite qu’avant le Covid. « Nous allons conserver l’essentiel de notre réseau mais nous devons ajuster nos capacités. Il faut en effet nous adapter à une demande plus faible. Nous donnerons plus de détails durant ce second trimestre« , souligne Dieter Vranckx. Zurich sauve ainsi sa peau de hub. A la plus grande satisfaction des voyageurs qui généralement plébiscitent le confort de cet aéroport.