La vidéo s’avère le nouveau moyen de séduction pour renforcer l’engagement des consommateurs envers les prestataires de voyage. Dans un récent échange d’opinions au salon virtuel d’ITB Berlin mené entre Sebastian Beck, directeur des ventes internationales, ISO-Travel Solutions GmbH et Jens Boyd, directeur commercial du tour-opérateur Condor, ce dernier a reconnu les limites des e-mails classiques pour capturer l’attention des voyageurs, notamment les nouvelles générations.
Selon Jens Boyd, les consommateurs d’aujourd’hui sont en effet moins enclins à ouvrir leurs courriels, surtout lorsqu’ils se rendent compte qu’ils servent à promouvoir des services annexes. Tout est en fait une question de gestion d’image comme le souligne Sebastian Beck chez ISO-Travel Solutions. D’un point de vue purement statistique, on sait aujourd’hui que 80% du trafic web est ou contient de la vidéo. si vous avez un lien vidéo dans un e-mail, vous avez un taux de clics 50 % plus élevé.
La vidéo est en fait l’assurance de soigner l’image de l’entreprise et promouvoir des services annexes. « C’est un excellent moyen d’une communication attractive pour les compagnies aériennes, les hôtels, les loueurs de véhicule mais aussi pour des infrastructures de loisirs comme les parcs d’attractions », poursuit Sebastian Beck.
L’usage de la vidéo est donc un phénomène croissant que le directeur commercial de Condor confirme: « Nous avons déjà environ un tiers des clients qui réservent des services auxiliaires appropriés par le biais d’e-mails ou de vidéos en plus de leur réservation initiale de vol, » décrit Jens Boyd.
Tout tient dans le traitement des données
ISO Travel Solutions est de fait un leader sur ce marché avec son nouveau produit appelé Travel:up Video. Le système agrège en une seule vidéo toute la gamme de services ou produits proposée par un prestataire. Lesquels sont généralement fournis par des séquences vidéo individuelles internes à la compagnie.
« Chaque vidéo représente des services potentiels annexes qui apportent une valeur ajoutée. Lorsque le client se contacte au mail envoyé par le prestataire, nous recevons des données sur sa réservation. Elles sont ensuite traitées pour offrir un éventail de prestations annexes en un court métrage. La vidéo produite est ensuite disponible à la fois sur le moteur et le système de réservation », décrit Sebastian Beck.
Concrètement, un passager volant de A à B sur une compagnie aérienne X verra dans la vidéo l’apparition de prestations annexes telle qu’une offre de salons, un bagage supplémentaire, un meilleur siège ou encore un repas en cabine. A lui de cliquer ensuite sur la prestation pour en vérifier le prix ou la réserver. La vidéo peut être hautement personnalisée grâce aux données fournies à ISO Travel Solutions par le moteur de réservation. « Plus il y a de données disponibles, plus la personnalisation des services proposés est grande », raconte Sebastian Beck.
Difficultés d’intégration dans le voyage d’affaires
Le voyageur d’affaires est-il une cible potentielle? « Tout voyageur est de fait une cible pour le prestataire. En revanche, ce serait plus difficile de produire une vidéo pour une agence de voyages corporate TMC. Je vois en effet deux problèmes : celui du transfert des données avec lesquelles nous créons le produit. Une TMC accepterait-elle de transférer ses données? Je n’en suis pas si sûr », souligne Sebastian Beck. « Ensuite, une politique de voyage pourrait être contradictoire avec les prestations annexes proposées. A moins, qu’elles soient à la charge du voyageur… »
Travel:up Video pourrait-il encore évoluer? « C’est probable mais cela va aussi demander une meilleure coordination entre les prestataires de la chaîne de voyages et, une fois de plus, la possibilité qu’ils auront d’échanger des données entre eux. On pourrait par exemple envisager plus de services annexes entre aéroports et compagnies aériennes. Mais généralement leurs relations sont souvent difficiles! », explique encore le directeur des ventes internationales d’ISO Travel Solutions.
Sebastian Beck ne voit pas non plus l’intérêt pour un prestataire A d’intégrer les services d’un prestataire B sans rémunération. « Qu’apporterait par exemple à Lufthansa la réservation d’un concert à la Philharmonie de Hambourg ou la visite de la Pinacothèque à Munich », explique-t-il.
La révolution de la vidéo pro-active comme soutien de commercialisation est certes en marche. « Nous n’en sommes qu’à sa genèse. Mais la vidéo apporte réellement une nouvelle dimension à un produit en le rendant vivant. Or le marketing consiste à créer des émotions. Comment créer des émotions si ce n’est avec des vidéos ? » interroge Sebastian Beck…