
Elles se font appeler désormais République Populaire Indépendante du Donetsk et République Populaire Indépendante de Luhansk. La déclaration d’indépendance de ces deux républiques a été reconnue par le gouvernement de Vladimir Poutine. Un acte qui a ouvert dans un premier temps la voie à une « occupation de consolidation de la paix » des troupes russes. Puis de l’invasion par les troupes russes du pays entier avec des bombardements de sites stratégiques. Dont, selon certaines informations, de l’aéroport civil de Kiev Borispol.
Lundi encore, le ministre ukrainien en charge des infrastructures Oleksander Kubrakov insistait sur le fait que voler vers le pays reste sûr. Dans un briefing aux média, il expliquait alors que « l’annulation des vols par un certain nombre de compagnies aériennes est dictée par l’aggravation de la situation politique, plus que par de réels changements sur la bonne sécurité des vols« . Mais depuis jeudi, avec l’invasion russe, tout l’espace aérien ukrainien est désormais fermé au trafic civil.
La situation était surveillée avec attention par les compagnies aériennes. Depuis le début février, les transporteurs européens ont peu à peu suspendu leurs lignes. Parmi ces dernières on comptait KLM, SAS Scandinavian Airlines et le groupe Lufthansa (Austrian, Lufthansa et Swiss International). Ce dernier est le plus exposé avec des vols sur Kiev, Lviv (Lvov) et Odessa. Le groupe continuait encore à voler sur Lviv à l’ouest du pays et 70 km de la frontière polonaise.
De nombreuses compagnies aériennes avaient anticipé cette fermeture, évitant depuis quelques jours le survol du territoire ukrainien. Reste en effet en mémoire l’avion de Malaysia Airlines abattu « par erreur » en 2014 par les rebelles du Donbass.
Fermeture de l’espace aérien avec la Biélorussie et la Moldavie
Après avoir eu une approche prudente, au jour le jour, Air France a donc du suspendre ces deux vols hebdomadaires vers Kiev.
En réponse au conflit en Ukraine, l’Agence de la sécurité aérienne de l’Union européenne a publié une mise à jour de son Bulletin d’information sur les zones de conflit le 24 février.
Cette mise à jour étend l’espace aérien affecté pour inclure la région de vol de Chisinau (Moldavie) et de Minsk (Biélorussie). L’agence recommande en outre aux opérateurs aériens de faire preuve de prudence lorsqu’ils opèrent dans l’ensemble de la région de Moscou et de Rostov. L’intensification de l’activité militaire peut inclure des tirs de missiles à moyenne portée pénétrant dans l’espace aérien contrôlé. Les deux pays ont fermé totalement ou partiellement leur espace aérien. Ce qui pourrait provoquer des délais sur les vols vers la Russie. La Russie a d’ailleurs fermé son espace aérien en Russie méridionale. Dont la Crimée.
Les lignes entre l’UE et la Russie affectées à leur tour?
Face à la dégradation de la situation, il pourrait y avoir des conséquences pour les lignes aériennes sur la Russie. Pour l’instant le groupe Air France continue à desservir la Russie, en l’occurrence les villes de Moscou et Saint Petersbourg. Le groupe Lufthansa affirme poursuivre également ses liaisons sur ces deux villes.
Le Royaume-Uni est le seul pour l’instant à avoir suspendu tous les vols des compagnies russes dont Aeroflot. Moscou a répliqué en appliquant les mêmes sanctions. D’autres pays européens pourraient-ils suivre l’exemple des Britanniques? Pas si sûr. En fait, l’espace aérien russe est vital pour de nombreuses lignes vers l’Asie du Nord-Est comme le Japon. La suspension de vols pourraient donc se traduire par l’interdiction de survol du territoire russe. Et donc empêcher certaines lignes d’opérer normalement.