L’engouement suscité par les Jeux Olympiques monte crescendo. Et les professionnels du tourisme misent beaucoup sur la manne financière générée par cette quinzaine et au-delà, à Paris comme ailleurs en France. Pour autant, certains acteurs de la mobilité envisagent l’événement de manière plus… mitigée. C’est ce que met en lumière une étude publiée le 13 septembre par Uber, résumée en un intitulé éloquent : “A un an des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, les chauffeurs VTC laissés au bord de la route”.
Certes, l’intérêt financier n’a pas échappé aux conducteurs, qui voient en grande majorité dans les JO une opportunité d’augmenter leurs revenus (87%). Dès lors, la quasi-totalité des effectifs sera mobilisée pendant l’événement : 94% des chauffeurs VTC prévoient logiquement d’être sur la route pendant la quinzaine olympique. Mais à quel prix ? A en croire l’étude Uber, certains avancent vers le rendez-vous olympique avec le frein à main, ou au moins avec une certaine fébrilité…
En effet, la majorité des chauffeurs de VTC exerçant en Ile-de-France se disent inquiets (64%), ou anxieux (56%), à l’idée de travailler pendant les Jeux Olympiques de Paris 2024. Et pour cause… Déjà problématique au quotidien, la circulation dans la capitale pourrait s’avérer épique l’été prochain. 93% des chauffeurs de VTC franciliens estiment que leurs déplacements dans Paris et ses alentours seront perturbés, voire très perturbés. “C’est 17 points de plus que les perturbations qu’ils anticipent pour les taxis” note l’étude Uber, qui ajoute : “Ils considèrent d’ailleurs que les règles de circulation mises en place pendant les JOP 2024 leur sont défavorables par rapport aux chauffeurs de taxi (70%)”.
d’après l’étude Uber
Un cadre réglementaire « incompréhensible » et « aberrant »
Uber rappelle au passage que “durant toute la période des JOP 2024 (26 juillet – 8 septembre), les chauffeurs VTC ne pourront pas circuler sur les 185 km de tronçons définis par le Comité International Olympique en collaboration avec la Mairie de Paris (périphérique) et les Préfectures (A1 et A13), qui seront réservés uniquement aux athlètes, aux membres des délégations olympiques, aux journalistes accrédités, aux véhicules de transport en commun, aux véhicules TPMR, et … aux taxis”. En outre, d’après Uber, les chauffeurs VTC ne pourront pas “accéder aux points de prise en charge et de dépose aux abords immédiats des sites olympiques durant les heures de pointe”. Et les auteurs de l’étude de dénoncer : “Dans ce contexte de forts enjeux autour des transports, il est incompréhensible que les VTC soient empêchés de réaliser leur activité autour des sites sportifs Olympiques. De même, il est aberrant que les VTC soient exclus des accès aux voies olympiques alors que les taxis, eux, pourront y rouler sans restriction aucune. Cette exclusion ne fait aucun sens puisque VTC et Taxis sont habituellement régis par la même réglementation”.
