L’Arabie Saoudite affiche désormais clairement son ambition d’être la destination émergente et dominante des prochaines années dans le Golfe. Les annonces de grands projets d’infrastructures touristiques se succèdent et c’est maintenant au tour du transport aérien. Le gouvernement avait annoncé en octobre dernier travailler au lancement d’une nouvelle compagnie nationale. Elle commence déjà à prendre forme.
Ainsi, dimanche 12 mars, le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed bin Salman a officiellement annoncé la création de la nouvelle compagnie aérienne nationale, Riyadh Air. Basée dans la capitale du Royaume, Riyad, la future compagnie a pour ambition de relier l’Arabie Saoudite à plus de 100 destinations à travers le monde d’ici 2030.
Elle devrait notamment positionner Riyad comme nouveau hub entre Europe, Afrique et Asie. A la tête de Riyadh Air, on trouve désormais Tony Douglas comme directeur général. Ce vétéran de l’industrie était jusqu’en octobre dernier PDG d’Etihad à Abu Dhabi.
Des milliards pour la flotte de Riyadh Air
Riyadh Air sera détenue à 100 % par un fonds d’investissement public, le Public Investment Fund (PIF). Ce fond est doté de plus de 600 milliards de dollars d’actifs et est le bras financier du royaume dans sa diversification économique. C’est donc le PIF qui procurera l’investissement nécessaire à l’achat de 80 appareils, Boeing ou Airbus. Selon le Wall Street Journal, il semblerait qu’un premier accord avec Boeing serait en vue pour un montant de 35 milliards de dollars.
Les ambitions de l’Arabie saoudite pourraient ainsi s’avérer un véritable défi pour les compagnies du Golfe déjà bien établies telles que Emirates, Etihad et Qatar Airways. En effet, Riyadh Air bénéficiera de ce qui fait tant défaut à la concurrence : un véritable marché intérieur de 36 millions d’habitants.
Se posera pourtant rapidement la question de savoir à quoi ressemblera à l’avenir pour l’actuelle compagnie aérienne nationale, Saudia. Fusion ou cohabitation? Rien n’est moins sûr pour Saudia. Riyadh Air devrait ajouter 20 milliards de dollars à la croissance hors activités pétrolières de l’Arabie Saoudite. Et permettre de créer plus de 200 000 emplois directs et indirects.
