Avec l’ouverture récente d’un hôtel à Bordeaux, son 13e dans l’Hexagone, l’enseigne Radisson Blu fait partie des acteurs clés sur le segment haut de gamme et séminaires, ayant pour concurrent principal Pullman. Et d’autres sont encore à venir, puisque le groupe ambitionne de totaliser 25 hôtels en France d’ici 2022, que ce soit pour Radisson Blu ou pour sa nouvelle déclinaison cinq étoiles Radisson Collection.
D’ores et déjà, un 14e Radisson Blu est annoncé fin 2019 à Rouen : un établissement de 91 chambres, situé à proximité de la gare et du centre-ville. Alors qu’un autre établissement pourrait ouvrir en région parisienne – près d’un aéroport ? – en 2019, Éric de Neef, directeur général marketing du groupe, entrevoit “de la place pour la marque à Paris, par exemple à La Défense, mais aussi à Lille, Lyon, Marseille ou Strasbourg”. De son côté, l’actuel Radisson Blu Champs Elysées devrait être élevé, après rénovation, au rang de Radisson Collection à l’horizon 2019-2020.
Le groupe a d’ailleurs la volonté de voir cette collection de prestige grandir aussi bien en France – à Paris ou sur la Côte d’Azur – que dans les grandes villes mondiales. « Avec sept hôtels en opération et 19 autres signés, c’est un vrai succès quelques mois seulement après son lancement. Ce qui s’explique par l’impact de son adossement au nom Radisson« . Jusque là, le groupe avait fait plusieurs tentatives pour se positionner sur le luxe, que ce soit avec les griffes Cerrutti et Missoni ou, plus récemment, avec Quorvus. Mais toutes s’étaient révélées plus ou moins infructueuses. Ce n’est pas le cas avec la Radisson Collection qui peut entrevoir sereinement un portefeuille de 40 hôtels en 2022 et apparaîtra prochainement, après Londres, Lagos ou Copenhague, à Venise et Rome.
“En Europe, nous avions seulement deux marques sur lesquelles appuyer notre développement : Radisson Blu sur le haut de gamme et Park Inn sur le milieu de gamme, remarque Éric de Neef. D’où la création de la Radisson Collection sur le luxe et de RED sur le segment lifestyle premium”. Cette nouvelle enseigne commence d’ailleurs à se faire une place dans l’univers hôtelier avec six hôtels en opération et 25 ouvertures attendues, notamment à Dubai, Manchester et Liverpool. Autre marque à commencer son essor, en tout cas dans la zone germanique, l’enseigne à la fois économique, contemporaine et colorée Prizeotel, dont Radisson est actionnaire à 49%. Conçus en partenariat avec le désigner Karim Rashid, quatre hotels ont déjà ouvert en Allemagne et 10 projets sont en cours.
Reste à savoir comment toutes ces marques s’intégreront à l’avenir dans le portefeuille du nouveau géant de l’hôtellerie qu’est en train de devenir le groupe chinois Jin Jiang. HNA, l’actionnaire surendetté de Radisson, ayant annoncé début août la vente de ses parts à son concurrent chinois, Jin Jiang devrait bientôt être officiellement à la tête des 1150 hôtels que compte le groupe Radisson, soit 650 aux États-Unis, 450 dans la zone EMEA et 120 en Asie, essentiellement en Inde.
Cela permettra à Jin Jiang, en passe de devenir numéro deux de l’hôtellerie mondiale, de s’implanter pour la première fois aux États-Unis. Cela renforcera aussi son offre en Europe, où le groupe chinois est déjà à la tête du groupe Louvre Hôtels. Dès lors, quelle sera la place de Louvre Hôtels et de Radisson Louvre en Europe dans le nouvel ensemble ? “La question se pose en effet, remarque Éric de Neef, mais une chose est sûre, les offres sont complémentaires. Louvre hôtels est positionné essentiellement sur l’économique et le milieu de gamme, et le groupe Radisson sur le haut de gamme.” D’où la probable naissance d’un concurrent de poids à l’actuel numéro un, et de loin, en Europe, AccorHotels.
