
Voyages d’Affaires s’est, au cours des dernières semaines, largement fait l’écho de la réduction autoritaire du nombre de mouvements d’avions sur l’aéroport d’Amsterdam. Cette décision est entrée en vigueur avec le début de la saison d’hiver.
L’abaissement graduel du nombre de mouvements annuels de 500 000 à 452 000 s’est cependant traduit par un travail de lobbying des compagnies aériennes. Lequel a été rapidement relayé par les gouvernements.
Le fait que les compagnies Delta Air Lines et JetBlue aux Etats-Unis se voient privées de leurs fréquences l’été prochain a mis le feu au poudre. Le gouvernement américain a été prompt à dénoncer la réduction des vols comme « injuste, discriminatoire et anticoncurrentielle pour les compagnies aériennes« .
Avec la menace de mesures de rétorsion fortes. Les autorités ont envisagé un temps de retirer à KLM le droit d’atterrir sur certains aéroports, notamment à New-York JFK. Le Canada a lui aussi adopté un ton ferme en indiquant être prêt à restreindre les droits d’atterrissage de la compagnie néerlandaise.
Répit
Face à la tournure des évènements, le gouvernement néerlandais a donc indiqué suspendre l’expérimentation en cours à Schiphol.
La compagnie néerlandaise KLM a qualifié la décision de suspendre le plan de « mesure importante pour éviter les représailles et continuer à voler vers les États-Unis« .
KLM a déclaré dans un communiqué avoir accepté un certain nombre de mesures annoncées. Notamment un « plan plus propre, plus silencieux et plus économique, afin d’accélérer la réduction de la pollution sonore« . La compagnie a ajouté qu’elle partageait les préoccupations environnementales du gouvernement et qu’elle était « pleinement engagée dans la réduction de son empreinte écologique« .
Réaction à contre-courant des autorités aéroportuaires de Schiphol ?
En revanche, la remarque de l’autorité aéroportuaire d’Amsterdam Schiphol fut pour le moins inattendue. Dans un communiqué officiel, Schiphol exprime « sa déception » car cette annulation place les résidents des communes environnantes « dans l’impasse« .
« La réduction du nombre de vols n’est pas un objectif en soi pour nous, mais la décision expérimentale a apporté de la clarté et de la certitude aux riverains« . Le retour à la situation précédente « ne fait qu’accroître l’incertitude, y compris pour le secteur de l’aviation lui-même« , affirme le communiqué.
On peut comprendre qu’un aéroport cherche à minimiser et réduire son impact écologique. Mais exprimer ouvertement « sa déception » s’avère surprenant pour une autorité aéroportuaire, dont l’objectif est à priori de favoriser la croissance de son aéroport. Schiphol reste cependant ferme sur une interdiction des vols nocturnes. Tout comme sur un bannissement des vols de l’aviation privée et des avions les plus bruyants…