Beyrouth : l’énergie d’une renaissance business

À Beyrouth, les grands travaux ont commencé pour renforcer la position de la capitale libanaise au Proche-Orient et au-delà. Au centre-ville, le quartier d’affaires attire toujours plus de voyageurs. Mais “Downtown” est aussi suppléé par de nouveaux pôles business comme le Beirut Digital District.
Centre-ville de Beyrouth depuis l’hôtel Gray
Centre-ville de Beyrouth depuis l’hôtel Gray

Reportage et photos Florian Guillemin.

Si l’on devait jauger le dynamisme économique à l’aune des projets immobiliers, alors c’est sûr, Beyrouth est une destination qui compte sur la mappemonde des affaires. Vaste chantier que cette capitale littorale en constante reconstruction. Beaucoup s’en amusent, d’autres s’en lassent ou s’en émeuvent. Certains s’en inspirent même, comme la photographe Randa Mirza qui, dans sa série de clichés « Beirutopia », joue sur le contraste entre la réalité quotidienne parfois chaotique et un Beyrouth “idéal” placardé sur les clôtures qui entourent ces chantiers.

De nombreux projets ont néanmoins abouti, et la métamorphose du « Downtown », le quartier d’affaires, est déjà assez bluffante. Une bonne partie du centre-ville a été réhabilitée avec élégance, à l’image de ces souks réinventés qui évoquent moins le bazar oriental que les allées commerçantes des malls contemporains. Cette soif de modernité accompagne la renaissance de la capitale libanaise.

Beyrouth se positionne aujourd’hui comme une destination business de premier plan au Proche-Orient. Si cette région est souvent réduite à sa dimension géopolitique, beaucoup d’entreprises jettent un regard très pragmatique sur la Syrie voisine, exsangue, et qu’il faudra bien reconstruire…

La capitale libanaise, qui porte elle aussi les traces d’un conflit interne, transforme les zones les plus touchées en nouveaux pôles business. C’est le cas du Beirut Digital District, un quartier numérique en devenir situé juste au sud du Downtown. Objectif : stimuler l’entrepreneuriat local, retenir les têtes bien faites et leur mettre le pied à l’étrier avec des infrastructures modernes. La démarche sonne comme un gage d’ambition adressé à la diaspora libanaise – l’une des plus importantes au monde – pour qu’elle contribue à cette belle dynamique. Car c’est peut-être là que réside finalement la plus grande richesse du pays : ses ressources humaines.

S’Y RENDRE

Aigle AzurDepuis l’été dernier, Aigle Azur relie tout au long de l’année les aéroports de Paris Orly et Beyrouth. La compagnie française assure quatre vols par semaine en Airbus A320 et A319, dotés d’une classe affaires et d’une classe économique. Les départs de Paris ont lieu en soirée, chaque lundi, mercredi, vendredi et dimanche, pour un vol de 4h20.
Le groupe Air France-KLM et ses partenaires sont également présents sur cet axe. La compagnie française assure un vol quotidien depuis Paris-CDG, tout comme MEA, le transporteur libanais membre de l’alliance SkyTeam. La filiale low cost Transavia propose pour sa part trois liaisons par semaine.
Si l’aéroport de Beyrouth est situé à proximité du centre-ville, les contrôles y sont méticuleux. Attention donc à bien respecter les trois heures d’avance requises.

Beirut Digital DistrictBeirut-Digital-District

Un nouveau pôle business se développe peu à peu juste au sud de Downtown. Son épicentre a pour nom Beirut Digital District, et pour décor un building rutilant qui contraste avec les immeubles voisins. Et pour cause : le “BDD” contribue à la renaissance de Bachoura, quartier mitoyen du centre-ville qui fut particulièrement touché pendant la guerre civile dont il porte encore de nombreux stigmates. Sa transformation en quartier d’affaires high-tech n’en est encore qu’à ses débuts, mais incarne le retour de Beyrouth sur le devant de la scène économique régionale, voire internationale.
Comme son nom l’indique, le Beirut Digital District mise sur les nouvelles technologies. Il rassemble aujourd’hui 95 entreprises, dont 53 start-up et un incubateur, qui travaillent notamment sur les applications mobiles, le développement web et la conception de logiciels.