
Innovant côté design, eco-friendly bien entendu et d’une beauté sculpturale : le “Cristal”, extension du siège social de Nykredit dessinée par le cabinet Schmidt Hammer & Lassen, conjugue des atouts très scandinaves.
Peut-être plus qu’ailleurs, la “green attitude” est une évidence dans la capitale danoise. Cette année, Copenhague a conquis à son tour le titre de Capitale verte d’Europe, entre temps passé par Hambourg et Nantes. Rien d’étonnant pour une ville qui détient le record mondial de consommation de produits bio, voit 52% de ses habitants se rendre au travail à vélo et 71% de ses chambres d’hôtel être écocertifiées. Copenhague entend même devenir en 2025 la première ville mondiale “CO2 free”. Soit 25 ans avant Stockholm!
L’objectif semble réaliste grâce à une baisse des émissions et une très bonne exécution des mesures engagées. Le Danemark est d’ailleurs arrivé en tête du “Climate Change Performance Index” en 2013. “Quand on pense Danemark, on pense immanquablement sommet de Copenhague et environnement”, entonne Carole Cunisset, directrice d’Ubifrance à Copenhague, “les ressources naturelles du pays, notamment en pétrole et gaz off-shore, s’amenuisant, on encourage le développement d’autres sources d’énergie, l’éolienne en particulier”.
Échanges enrichissants
Le Danemark accorde donc une attention particulière à l’environnement et aux technologies vertes avec le développement de “smart grids”, un réseau de connectivité intelligente en matière de robotique et de domotique. Mais cela n’empêche pas le pays de rester concentré sur son atout principal: le négoce et la logistique. “Copenhague, c’est avant tout la porte d’entrée de la Scandinavie, un véritable hub de transports avec des voies routières et ferroviaires et le plus grand aéroport de la région”, poursuit Carole Cunisset.
La croissance du Danemark (+1,6% en 2013, avec une prévision de +1,8% pour 2014) repose d’ailleurs en grande partie sur le secteur des transports, dont Maersk, le plus gros transporteur de containers au monde, est l’un des principaux piliers. “Depuis le XVIe siècle, l’économie danoise s’est tournée vers l’extérieur, car un pays de six millions d’habitants ne peut se suffire à lui-même”, analyse la directrice d’Ubifrance, en précisant que 69% des revenus du pays reposent sur les échanges internationaux. À cet égard, un réseau ferroviaire encore plus performant – le Ringsted-Fehmarn – devrait voir le jour en 2021. Cet ambitieux projet de lignes courant sur 115km fera se rejoindre entre elles les principales villes du Danemark tout en les reliant à l’Allemagne par Hambourg, grâce à un tunnel sous la Baltique.
“Copenhague, la plus grande métropole de Scandinavie (NDLR : en prenant en compte toute la région de l’Oresund, intégrant Malmoë), est facile à vivre pour les étrangers. Tout le monde parle anglais, et on ne rencontre pas de décalages importants entre les salaires. La société danoise est égalitaire, elle mise sur des rapports directs entre patrons et employés”, explique Rolf Meurs-Gerken, avocat d’affaires et secrétaire général de la Chambre de commerce franco-danoise. “Beaucoup de petites entreprises se lancent très vite dans l’export, même lorsqu’elles n’ont que 5 ou 10 employés, car c’est un don inné des Danois, qui savent que les clés de la réussite se situent hors des frontières”, poursuit-il. Même si le taux d’imposition sur le revenu est élevé (de 30% à plus de 50%), les salaires le sont aussi, et le taux de chômage est bas, autour des 5%. Le secret de ce modèle danois a pour nom “flexicurité”; à savoir la conjonction d’une grande flexibilité du marché de l’emploi – embauche et licenciement peu réglementés, pas de salaire minimum –, d’un haut niveau de prestations sociales en cas de chômage et d’une politique d’activation des sans-emploi. Cette combinaison explique la très grande mobilité de la main-d’oeuvre: chaque année, environ 30% des Danois changent d’emploi. “Flexicurité” et “green attitude”: ce cocktail attire chaque mois un millier d’habitants supplémentaire vers la capitale danoise!
Avec ses maisons colorées et ses vieux gréements, Nyhavn – le “nouveau port”, remontant au XVIIe siècle – raconte le lien historique qui unit Copenhague au grand large. Trait d’union entre l’Europe du Nord et le reste du continent, la capitale danoise tire toujours un vrai dynamisme de sa position de carrefour commercial.
Gastronomie tendance
Sortie des passe-plats il y a dix ans, la New Danish Cuisine a consacré Copenhague comme l’un des hauts lieux de la gastronomie mondiale. La capitale danoise a en effet glané cette année 17 étoiles pour 15 de ses restaurants, et l’on murmure même que le célèbre guide rouge consacrera bientôt un volume complet aux tables nordiques.
Les fondements de cette révolution ont été établis par René Redzepi et Claus Meyer, à l’origine du restaurant Noma, considéré cette année encore comme le meilleur au monde par la revue britannique Restaurant. Des bases largement reprises depuis par toute la Scandinavie sous le terme de New Nordic Cuisine, et qui reposent sur l’utilisation de produits exclusivement locaux, nouveaux et parfois inattendus, purs et naturels, mais préparés selon des techniques culinaires traditionnelles. Geranium, établissement deux fois étoilé au Michelin, a poussé la chose à l’extrême en ne servant que des plats et boissons bio !
Parmi les nouveautés de Copenhague cet automne, le restaurant Tarnet a récemment ouvert dans la tour du parlement. Orchestré de main de maître par le chef Rasmus Bo Bojesen, également à la tête du restaurant de l’opéra de la ville, ce nouvel établissement gastro-parlementaire se veut bien entendu démocratique. Il invite donc à sa table le smorrebrod, plat traditionnel danois, avec pour ingrédient d’honneur… la pomme de terre ! Des plus goûteuses, on s’en doute. Autre nouveauté : le Copenhagen Street Food, ancienne usine de papier où se succèdent des dizaines de stands offrant des plats tout simples et souvent bio. À déguster dans des chaises longues face à la mer…
www.noma.dk
www.geranium.dk
www.taarnet.dk
www.copenhagenstreetfood.dk
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