Rencontre avec Tristan Leteurtre, fondateur de Mooncard

Notes de frais, gestion du programme cartes, intégration dans l'écosystème du paiement corporate : Tristan Leteurtre, fondateur de Mooncard, démontre l'agilité des solutions proposées par les fintechs.
Tristan Leteurtre, fondateur et PDG de Mooncard
Tristan Leteurtre, fondateur et PDG de Mooncard.

Le fichier excel est encore la norme dans beaucoup de PME

Associer carte de paiement et gestion des notes de frais est une composante principale de votre offre. Pourquoi relier les deux ?

Tristan Leteurtre – Dans beaucoup de petites et moyennes entreprises, le fichier Excel est encore la norme pour la note de frais. Nous ne cherchons pas seulement à en optimiser la gestion, mais à la “tuer”. À chaque paiement par carte, la note de frais est préremplie avec les informations de Master-Card. Si le client le souhaite, on peut venir se connecter aux emails ou à l’agenda du voyageur pour enrichir ces informations avec le motif du déplacement ou la personne rencontrée à déjeuner. Il n’y a qu’à prendre la photo du justificatif et la note de frais est faite. C’est magique pour l’utilisateur.

Vous misez aussi sur une adhésion très facile au programme de cartes pour en permettre le large déploiement au sein des entreprises.

T. L. – Nous créons les conditions pour que les entreprises n’aient pas peur d’être débitées sur leurs comptes. Chaque carte est sécurisée avec ses propres plafonds par mois, par semaine ou par jour, le tout étant modifiable très facilement. On peut aussi interdire son utilisation le week-end ou dans les restaurants et les distributeurs. Pour les déplacements internationaux, nous avons récemment ajouté une belle offre d’assurance avec Allianz.

Votre offre se destine-t-elle exclusivement aux PME ?

T. L. – On est évidemment très attiré par ce segment peu maîtrisé par les grands acteurs. Mais nous avons été surpris d’être approchés par de grands comptes pour équiper certaines de leurs divisions, soit parce qu’elles ont beaucoup de collaborateurs nomades, soit parce qu’elles recherchent un moyen de simplifier leurs achats généraux. Notre offre peut également satisfaire leurs besoins pour les dépenses lors d’événements.

Êtes-vous en concurrence frontale avec les banques traditionnelles ?

T. L. – Nous ne disons pas que les banques sont nulles. Nous sommes conscients qu’elles accompagnent leurs clients de multiples façons. Nous sommes tout à fait ouverts à vendre notre solution en co-branding ou en marque blanche. Cela a du sens : nous sommes intéressés par leur réseau de distribution et, de leur côté, les cycles d’innovation sont longs. On lance d’ailleurs des pilotes avec deux grandes banques.