C’est l’achèvement d’un chantier de deux ans, en même temps que l’emblème du vaste projet de modernisation en cours au parc des expositions de la porte de Versailles. L’inauguration, le 22 novembre, du Paris Convention Centre marque le début d’une nouvelle ère pour le lieu géré par Viparis, filiale à part égale d’Unibail Rodamco et de la chambre de commerce et de l’industrie de Paris (CCIP), et vient renforcer la place de Paris sur le marché mondial des congrès.
Conçu par le cabinet Valode et Pistre, ce nouveau centre de congrès est hébergé au troisième étage d’un hall 7 totalement repensé “en respectant la structure originelle de cette mégastructure brutaliste tout en lui donnant de la transparence”, explique l’architecte Jean Pistre. Ainsi, trônant au bout de l’allée centrale de Paris Expo porte de Versailles, le Paris Convention Centre est abrité derrière une verrière tout en ondulation alors qu’un atrium baigné de lumière accueille les visiteurs et s’élève sur tous les étages.
Avec sa salle plénière de 5200 places assises, ce qui en fait la plus grande d’Europe, mais aussi ses 16 salles de réunions permanentes – un nombre pouvant monter jusqu’à 50 salles grâce à un jeu subtil de cloisons modulables courant sur 1,2 km – , le Paris Convention Centre propose une surface totale de 72000 m², dont 44 000 m² d’exposition. Le tout assorti des dernières technologies avec un son de qualité grâce à des enceintes intelligentes, une acoustique parfaite et une connectivité idéale avec 350 bornes WiFi HD permettant 30000 connexions simultanées.
Si, bon an mal an, la capitale française figure à la première ou à la seconde place du classement ICCA, un centre d’une telle capacité manquait encore à la ville. “Capitale internationale des congrès, Paris ne pouvait accueillir les plus grands événements”, expliquait Christophe Cuvillier, président du directoire d’Unibail Rodamco à l’occasion de cette inauguration. Avec le Paris Convention Centre, la ville va pouvoir faire acte de candidature pour les congrès allant jusqu’à 35 000 participants. “La surface d’exposition peut d’ailleurs être étendue à 100 000 m² en ajoutant les halls voisins”, précise Michel Dessolain, directeur général de Viparis. De quoi permettre à Paris de lutter efficacement face à la concurrence des autres grandes villes de congrès telles Vienne, Barcelone, Berlin ou Milan.
Livré à temps – “un pari majeur, alors que les travaux ont été réalisés sans que le parc ne cesse de fonctionner”, souligne Michel Dessolain – pour accueillir les 6 et 7 décembre un premier congrès consacré à la rhumatologie, le “PCC” attend trois événements médicaux en 2018, allant de 8000 à 22000 visiteurs. Puis ce sera au tour du congrès européen de la cardiologie et ses 33 000 participants en 2019. “Nous avons pour objectif l’organisation de 75 nouveaux événements et 15 congrès ont déjà été signés”, précise Michel Dessolain. Par ailleurs, les grands rassemblements professionnels ayant souvent lieu à la même période, Paris aura la possibilité d’accueillir deux congrès en même temps en jouant sur la complémentarité entre Paris Expo porte de Versailles et le palais des congrès de la porte Maillot, positionné sur les événements allant jusqu’à 10000 personnes.
“Avoir en cœur de ville une infrastructure telle que le Paris Convention Centre est un atout unique au monde, selon Jean-François Martins, adjoint au maire de Paris. Son importance est vertigineuse quand on connaît le poids économique des congrès en Île-de-France”. Les retombées du secteur sont en effet estimée aujourd’hui à 1,2 milliard d’euros par an. “Le coût total de la modernisation de Paris Expo porte de Versailles s’élève à 500 millions d’euros avec un financement totalement privé. Mais on sait ce qu’on peut en attendre en termes de retombées”, remarque Didier Kling.
Avec le dévoilement du Paris Convention Centre s’achève la phase 1 de la transformation, qui a déjà vu la réalisation de la façade nord du pavillon 1, dessinée par l’architecte Dominique Perrault. Mais déjà la phase 2 est-elle amorcée avec la démolition l’été dernier des pavillons 6 et 8. D’autres “starchitectes” seront à l’œuvre sur le chantier, la deuxième phase prévoyant la reconstruction du hall 6, doté d’un auvent spectaculaire conçu par Jean Nouvel. De son côté, Jean-Michel Wilmotte a été chargé de la réalisation de deux hôtels Novotel et Mama Shelter, dotés de rooftops et qui viendront développer l’offre hôtelière de la porte de Versailles. La restructuration des halls 2 et 3 viendra dans un troisième temps et a été confiée à un autre prix Pritzker, Christian de Portzamparc.
La métamorphose du parc des expositions s’inscrit aussi dans la volonté d’offrir une vraie vie du quartier à cette partie du XVe arrondissement à la lisière du périphérique. “De ce qui ressemblait auparavant à une zone industrielle, nous voulons faire un parc d’expositions au sens “jardin” du terme, un lieu où l’on se promène”, décrit Jean Pistre, dont le cabinet accompagne Viparis dans la transformation du site étape par étape. Dans ce cadre, le parc envisage à terme des parcours sportifs et des terrains de tennis. Déjà, si la future toiture du pavillon 6 sera végétalisée avec, notamment, une serre dédiée à l’agriculture urbaine, le Paris Convention Centre est, lui, couvert de 5000 m² de jardins où les participants aux congrès pourront venir se détendre. Avec un petit “plus” dont nulle ville au monde ne peut se targuer de pouvoir proposer : une vue sans entrave sur la tour Eiffel.