
Le 13 septembre, Advito, filiale conseil de BCD Travel, recevait le Prix de l’Ecomobilité organisé par la SNCF dans la catégorie agence Affaires. Une récompense méritée, Advito ayant développé un outil spécifique pour aider les entreprises à réduire leurs émissions carbone dans le voyage d’affaires. « L’objectif est d’aider le client à mieux voyager« , résume David Frangeul, responsable multimodal chez Advito. Le principe vise d’abord à « voyager moins » et à privilégier la visioconférence quand cela est possible. Seuls les déplacements nécessaires et utiles sont privilégiés, les collaborateurs se déplaçant étant alors incités à choisir des fournisseurs écoresponsables.
Un arbitrage à faire entre prix et émissions de CO2
Pour aider à la décarbonation, l’outil étudie ainsi dans les moindres détails quatre éléments du voyage d’affaires : l’aérien, le ferroviaire, la location de voiture et l’hébergement (hôtels, résidences de tourisme, chambres d’hôtes…). Un diagnostic des émissions de l’entreprise est réalisé en préambule afin de définir les axes d’amélioration. « L’aérien pesait 80% à 90% des émissions de CO2 des entreprises jusqu’en 2019. Le Covid et les contraintes de voyages suite à la pandémie ont incité nombre d’entre-elles à opter pour le train à grande vitesse, un moyen d’améliorer leur bilan carbone« , souligne-t-il. Pour l’avion, rentre en ligne de compte le choix du vol, direct ou indirect, et le type d’appareil, les plus récents consommant moins d’énergie et de carburant. « La grande question, avec la reprise des déplacements intercontinentaux, sera de voir si les entreprises privilégieront les vols sans escale, meilleurs pour le bilan carbone, ou des vols avec correspondances qui sont parfois 30% à 40% moins chers comme ceux des compagnies du Golfe« , observe David Frangeul. Et d’ajouter : « Des arbitrages devront être réalisés. Améliorer son bilan carbone ne veut pas toujours dire faire des économies…« . Selon lui, seul « un coût de la tonne de carbone émise intégré dans le coût global du voyage permettrait de compenser l’effet prix« .
Privilégier le train plutôt que l’avion
Concernant le train, leur source d’énergie est étudiée selon les pays de déplacement du salarié, avec un meilleur ratio pour l’électricité produite par les centrales nucléaires comme en France, moins bon si des centrales à charbon sont mobilisées comme en Allemagne. Pour la location de voiture, l’amélioration du bilan carbone proviendra du recours par l’entreprise à de petits modèles, fonctionnant de surcroît à l’électrique. Enfin, le classement des établissements (Clé Verte, Ecolabel Européen, Green Globe…) et des bâtiments (HQE, ISO…) sera pris en compte afin d’émettre des recommandations de séjour aux voyageurs d’affaires pour la partie hébergement. Les sites investis dans des actions environnementales (économie d’eau et d’énergie, tri et recyclage des déchets, circuits courts pour la restauration…) sont clairement privilégiés.
Le principe est appliquée depuis peu au MICE qui bénéficie de son propre calculateur, certifié Iso. Les organisateurs peuvent ainsi y rentrer les données de voyage des participants, les hôtels retenus afin de connaître les émissions de CO2 que ces établissements peuvent émettre en fonction de leurs équipements et services, la piscine faisant par exemple grimper la note tout comme la présence éventuelle de multiples restaurants.