
L’Allemagne s’apprête à vivre lundi 27 mars une grève totale de tous les transports. La grève affectera les trains, les aéroports et même les sociétés d’autoroutes. Une situation qui rappelle ce qui se passe en France, ce que ne manque pas d’ailleurs d’évoquer l’Association des Aéroports Allemands ADV, qui parle ainsi d’une escalade sur le modèle français…
Depuis l’an passé, c’est au moins la dixième fois que les syndicats Verdi et EVG annoncent une méga-grève en Allemagne. Le mouvement du 27 mars va se traduire par un arrêt quasi-complet de tous les transports. Aucun train, bus ou avion ne devraient circuler. Les autoroutes seront également affectées, puisque la société Autobahn GmbH sera également en grève.
Près de 5,5 millions de voyageurs affectés le 27 mars
L’ADV estime que 380 000 voyageurs, qu’ils se déplacent pour affaires ou à titre privé, ne pourront pas prendre leur vol le 27 mars. Sur les rails, on parle de 5 millions de voyageurs affectés. La Deutsche Bahn fournira des informations aussi rapides et complètes que possible. Il est d’ores et déjà clair que d’importantes dispositions à titre gracieux sont prévues pour les voyageurs concernés.
Ces grèves à répétition font craindre le syndrome d’une « francisation » des revendications salariales dans les transports en Allemagne. Ainsi, Ralph Beisel, directeur général de l’ADV, critique vivement dans un communiqué l’escalade de la grève : « Les syndicats font leurs adieux à la tradition éprouvée qui veut qu’en Allemagne, les solutions soient trouvées à la table des négociations. Les actions de grève annoncées pour lundi dépassent toute mesure imaginable et justifiable. Cela n’a plus rien à voir avec une grève d’avertissement. Il s’agit plutôt d’une tentative d’introduire des conditions françaises en Allemagne par le biais d’une grève générale« .

Même incompréhension à la Deutsche Bahn qui juge la grève d’avertissement généralisée du syndicat EVG inutile. Selon Le directeur du personnel Martin Seiler : « EVG doit assumer ses responsabilités et revenir immédiatement à la table des négociations. Nous avons présenté une offre responsable et sommes prêts à discuter à tout moment ». La prochaine date de négociation régulière aura lieu fin avril et pour Martin Seiler : « Faire grève maintenant et ensuite ne pas négocier pendant quatre semaines, ce n’est pas sérieux pour le syndicat ».
L’ADV est également en pleine négociation avec les syndicats qui se retrouveront la semaine prochaine pour une troisième ronde de négociations. De tels débrayages ternissent l’image de l’Allemagne en tant que hub aérien mondial, selon le directeur général de l’ADV. Pour les voyageurs français se rendant en Allemagne ou prenant une correspondance depuis un hub allemand, un report du voyage apparaît donc inévitable.