Choice Hotels : des rumeurs de rachat de Wyndham

Selon le Wall Street Journal, Choice Hotels s'intéresserait au rachat de son concurrent Wyndham. Une éventuelle fusion qui donnerait naissance au plus grand franchiseur hôtelier, proche de la taille de Marriott, le premier groupe au monde.
Siège de Choice Hotels International.
Siège de Choice Hotels International.

Un nouveau géant de l’hôtellerie est-il en train de naître aux Etats-Unis ? Le Wall Street Journal a fait part, dans un article du 23 mai, de l’intérêt de Choice Hotels pour le rachat de son concurrent Wyndham. « Selon des personnes familières du sujet« , précise le quotidien américain, tout en précisant que les deux parties n’ont pas engagé « de discussions sérieuses« . Cette éventuelle fusion donnerait un ensemble proche de la taille de Marriott International, premier groupe au monde avec 1,502 million de chambres en fin d’année dernière. En effet, ces deux franchiseurs hôteliers, les plus grands au monde, totalisent à eux deux près de 1,5 million de chambres, 842 500 du côté de Wyndham et 627 800 en ce qui concerne Choice.

A la différence de leurs concurrents Marriott, Hilton ou Hyatt, ces deux acteurs ont pour particularités d’être de purs franchiseurs, mais aussi d’être largement présents sur les segments économique et milieu de gamme. Avec des enseignes clés comme Travelodge et Days Inn pour Wyndham, de même que Clarion et Comfort chez Choice. Et cela, même si les deux groupes ont aussi dans leur portefeuille plusieurs marques haut de gamme Wyndham Grand, Dolce et Vienna House ou encore l’Ascend Collection chez Choice, actuellement en pleine expansion. Cherchant à s’étendre sur ce segment, Choice avait d’ailleurs récupéré l’an dernier l’activité de franchise, les opérations et la propriété intellectuelle des marques du groupe Radisson sur le continent américain, contre 675 millions de dollars.

Les intérêts, pour Choice, de cette possible fusion sont multiples : grossir et encore grossir – la taille étant essentielle pour un franchiseur -, accroître sa part dans le segment haut de gamme, mais aussi étendre son offre à l’international. Wyndham est en effet plus présent hors des Etats-Unis que Choice, ce dernier s’étant par ailleurs lancer dans le rafraîchissement de toutes ses marques en Europe.

Reste que ce rapprochement entre deux groupes à la valeur équivalente – autour de six milliards de dollars -, est encore loin d’être chose acquise. Pour l’instant, aucun des deux groupes, interrogés par les médias américains, n’a voulu commenter les rumeurs avancées par le Wall Street Journal. Par ailleurs, plusieurs analystes, cités notamment par Skift, semblent douter de l’intérêt de ce rachat, la baisse de l’action de Choice le jour de la sortie de l’article pouvant confirmer un engouement limité du marché. Par ailleurs, l’offre cumulée de Choice et Wyndham sur le segment économique outre-Atlantique dépassant de peu les 50%, une telle fusion pourrait être soumise à certaines conditions de la part des autorités antitrust américaines.

Par delà toutes ces incertitudes, l’article du Wall Street Journal n’exclut pas que, si la direction de Wyndham n’acceptait pas de se rapprocher de son concurrent, son acheteur potentiel n’adopte une stratégie plus agressive : « Choice Hotels pourrait présenter une offre directement aux actionnaires de Wyndham, selon certaines personnes interrogées« . Tout en concluant : « Il est également possible que l’offre ne débouche sur rien« . Entre rumeurs et réalité, la prudence est toujours de mise.