Voyages d’affaires et émissions de CO2 : lancement de IATA CO2 Connect

L'outil IATA CO2 Connect a été présenté le 19 juin par l'Association internationale du transport aérien. Objectif : mesurer avec davantage de fiabilité les émissions liées aux déplacements professionnels en avion.
IATA
Le lancement de IATA CO2 Connect a été officialisé durant l'assemblée annuelle de l'Association internationale du transport aérien

En mars dernier, IATA dévoilait durant une conférence sur le service passager une toute nouvelle méthodologie de calcul des émissions CO2. Celle-ci résultait d’un travail entrepris non seulement avec les transporteurs – 20 compagnies aériennes y ont contribué – mais aussi les avionneurs, des organismes en charge de définir des normes internationales et des fournisseurs de services logistiques. L’Association internationale du transport aérien endossait ainsi la responsabilité inhérente à son statut pour affronter le défi de la standardisation, face à une problématique ô combien globale à laquelle sont trop souvent proposées des réponses individuelles.

En effet, l’urgence climatique n’ayant échappé à aucun acteur du voyage d’affaires, les initiatives se sont multipliées au cours des dernières années, et accéléré durant les derniers mois. Problème : pour réduire ou compenser efficacement son empreinte carbone, encore faut-il être capable de la chiffrer. Or, autre problème : chaque protagoniste a lancé sa propre solution, selon ses propres critères. En résulte une myriade de thermomètres dotés d’autant d’unités de mesure, avec des niveaux de fiabilité tout aussi disparates… Et donc des travel managers qui avancent à l’aveugle sur le chemin de l’éco-responsabilité.

Charge donc aux acteurs les plus légitimes de prendre en main ce dossier, afin de fournir aux travel managers et à l’entreprise dans son ensemble les outils les plus pertinents, et les plus objectifs. Une étape majeure vient donc d’être franchie avec IATA. A l’occasion de son assemblée générale, organisée à Dubaï, l’Association internationale du transport aérien a dévoilé IATA CO2 Connect. Cet outil en ligne entend calculer les émissions de CO2 pour tout vol commercial passagers. Et ce en s’appuyant sur les données brutes fournies par les compagnies elles-mêmes, assez détaillées pour se démarquer des modèles de données théoriques existant, comme l’assurent les responsables du projet. IATA CO2 Connect couvre les données de 881 opérateurs aériens, pour 57 types d’appareils, soit 98% de la flotte active aujourd’hui. Des données qui passent donc au révélateur de la méthodologie mise au point quelques semaines plus tôt, laquelle comprend par exemple une pondération des classes de cabine et un effet multiplicateur pour refléter les différentes configurations des compagnies, ou leurs mesures de compensations carbone et l’intégration du SAF.

D’après les responsables du projet, IATA CO2 Connect s’adresse notamment aux agences de voyages d’affaires, aux compagnies aériennes elles-mêmes, aux grandes entreprises et en leur sein aux travel managers comme aux voyageurs. L’outil – qui pourra être intégré grâce à une API – pourra s’appuyer sur un partenaire de lancement de premier plan, à savoir American Express Global Business Travel (Amex GBT). La TMC, qui avait déjà lancé différentes initiatives sur ce dossier, va ainsi pouvoir gagner en précision quant aux informations fournies à ses clients sur les émissions des vols, favorisant ainsi un choix plus responsable.

« Voler de manière durable et réduire les émissions de CO2 est une priorité absolue », résume Frédéric Léger, premier vice-président des produits et services commerciaux de l’IATA. « Le secteur de l’aviation s’efforce d’atteindre des émissions nettes nulles d’ici 2050 et les voyageurs veulent être plus conscients de leur empreinte carbone. Grâce à IATA CO2 Connect, les particuliers et les responsables des voyages d’affaires peuvent obtenir des calculs précis standardisés afin de faire les choix les plus durables pour leurs voyages en avion en tenant compte les types d’appareils, les itinéraires et la classe de voyage. Il est important de noter que les données peuvent être consolidées à des fins de rapports d’entreprise », précise Frédéric Léger.