Une année 2021 complexe, mais un horizon encourageant selon In Extenso

Le cabinet In Extenso a dressé le bilan de l'année 2021 pour l'hôtellerie française, montrant encore un recul de -37% du revenu par chambre. Pour autant, de nombreux signes sont encourageants pour 2022, notamment la nouvelle dynamique de l'activité séminaires.
Paris la Défense

Avec les confinements et restrictions qui ont encore chamboulé une bonne partie de 2021, l’hôtellerie française a traversé une année jugée comme « complexe » par Olivier Petit, associé d’In Extenso Tourisme, Culture et Hôtellerie. Sans surprise, le revenu par chambre global – le RevPAR – est toujours loin d’avoir retrouvé les niveaux de 2019, en recul de -37 % par rapport à cette période, du fait d’un repli des taux d’occupation de 38 pts. Soit une relative amélioration en comparaison de 2020 (-55 %). Sans surprise, l’hôtellerie d’entrée de gamme s’est montrée la plus résiliente avec un chiffre d’affaires en baisse de « seulement » -24 %, contre -37 % pour le segment économique et des baisses légèrement supérieures à -45 % pour l’hôtellerie haut de gamme et luxe, plus touchée par l’absence de clientèle étrangère et l’annulation de grands congrès.

Autant que sur la segmentation, l’analyse met en lumière des perspectives différentes selon les destinations. Les métropoles les plus dépendantes du tourisme international et de l’activité MICE comme Paris, Nice et Strasbourg voient le RevPAR des hôtels ouverts rester en retrait de 40% par rapport à 2019, tandis que les grandes métropoles à la segmentation mixte telles Bordeaux, Lyon et Toulouse affichent une baisse de – 35%. En parallèle, Rennes, Nantes et Lille, positionnées sur une clientèle plus nationale et les voyageurs d’affaires individuels, limitent ce repli à -30 %, les villes ayant le mieux tiré leur épingle du jeu étant celles qui ajoutent à ce positionnement domestique une dimension loisirs comme Marseille et Montpellier, en recul de seulement – 20%.

Pour autant, si le secteur n’a pas encore fini de panser ses plaies après deux années de crise sanitaire mondiale, les résultats présentés par In Extenso témoignent d’une reprise progressive. Parmi ces premiers signes décrits comme « rassurants sur la résilience de l’hôtellerie française » par le cabinet de conseil, la fréquentation des hôtels s’est améliorée à partir de l’été, du fait de la clientèle touristique dans les destinations littorales, mais aussi grâce à la « franche reprise du marché des séminaires » à partir du mois de septembre. Avec cette bonne activité séminaires et un retour progressif des clients américains, certes sans atteindre les volumes d’autrefois, les performances de l’hôtellerie parisienne se sont progressivement améliorées en deuxième partie d’année, notamment en ce qui concerne les établissements haut de gamme et luxe.

Autre motif de satisfaction pour les hôteliers, les prix moyens sont repartis à la hausse et s’établissent même à des niveaux supérieurs à ceux de 2019 (+ 2%). Pas de guerre des prix donc qui n’aurait, de toute façon, pas fait venir plus de clients, notamment en provenance de destinations long-courriers. « On constate une dynamique à partir de l’automne, et jusqu’à l’arrivée de la vague Omicron, avec un resserrement des courbes qui ont tendance à se rapprocher des niveaux de 2019, remarque Olivier Petit. Cet horizon de sortie de crise est encourageant. »

Compte tenu de tous ces éléments, et en prenant en compte les nombreuses ouvertures d’hôtels prévues cette année – avec 4000 nouvelles chambres attendues en Île-de France et 6000 en région -, In Extenso prévoit qu’en 2022, le RevPAR enregistrera un recul de -10% à Paris et une baisse limitée à -3% sur la Côte d’Azur et en province. L’activité hôtelière sera marquée par trois grandes phases avec un premier trimestre pénalisé par les contraintes sanitaires liées au variant Omicron, une deuxième phase jusqu’à fin de l’été où la fréquentation des hôtels progressera tout en restant pénalisée par une activité congrès toujours limitée et une absence de la clientèle long-courriers, et enfin une troisième période à partir de l’automne avec un rattrapage des niveaux de 2019. Voire une possible inversion des courbes, d’autant que la fin d’année 2019 avait été marquée par de nombreuses grèves et un climat social tendu.

Concernant la clientèle affaires, Olivier Petit constate une vraie dynamique de reprise de l’activité séminaires : « Avec les confinements et le télétravail, les entreprises ont besoin de retisser du lien social avec leurs clients et leurs collaborateurs, qui ne sont pas toujours présents en même temps au bureau. Une partie des pertes sur le voyage d’affaires individuel sera compensée par cette clientèle de séminaires.«