
L’anniversaire du salon IFTM Top Resa, prévu du 25 au 28 septembre, doit donner une saveur particulière à cette édition 2018…
Frédéric Lorin – C’est effectivement la 40e édition cette année. Le premier événement s’était tenu en 1978 à l’hôtel PLM Saint-Jacques [aujourd’hui le Paris Marriott Rive Gauche Hotel & Conference Center, ndlr]. Nous ne le savions pas encore mais il y avait donc déjà à l’époque un lien avec l’hôtellerie et le voyage d’affaires !
Avez-vous prévu des animations particulières à l’occasion de cette édition anniversaire ?
F. L. – Nous sommes en train de travailler sur l’organisation d’une grosse soirée pour les 40 ans, à laquelle nous aimerions convier entre 1200 et 1500 invités pour remercier les exposants de leur fidélité au fil des années. L’événement aura lieu le mercredi soir. Reste à préciser le lieu mais nous aimerions qu’il s’agisse d’un cadre spectaculaire, digne d’un tel anniversaire.
Cette édition va-t-elle vous permettre d’attirer de hauts représentants de l’Etat ?
F. L. – J’espère que ce ne sera pas juste le prétexte des quarante ans qui motivera le déplacement de ces invités. Nous avons sollicité le quai d’Orsay, Bercy, l’Outre-Mer et le secrétaire général de l’Organisation Mondiale du Tourisme. Je caresse l’espoir que nous aurons du monde. Nous rappelons chaque année que le tourisme pèse pour 7% du PIB, et 2 millions d’emplois directs et indirects. Ce n’est pas neutre ! Malgré tout il faut faire preuve de conviction pour attirer chaque année ces responsables, qui sont néanmoins au rendez-vous, il faut le dire.
Quel est le fil conducteur qui ferait le lien entre ces quatre décennies de salon ?
F. L. – Certains éléments ont perduré après le déménagement de Deauville à Paris, même si bien sûr on recense encore de nombreux nostalgiques de Deauville ! Le salon reste un moment de rencontre entre tous les acteurs de cette grande famille qu’est le tourisme. C’est un fil rouge qui perdure : c’est le seul événement BtoB de cette ampleur reconnu comme un incontournable sur le secteur du tourisme. L’autre fil rouge s’est construit au fil des années : l’ADN de départ du salon était très orienté sur le loisir puis, chemin faisant, et c’est d’ailleurs la stratégie affirmée du salon, l’événement est devenu la vitrine exhaustive du marché en couvrant donc non seulement le loisir mais aussi le voyage d’affaires, le MICE, le tourisme de groupe et la France.
Comment faire pour mobiliser les acteurs du voyage d’affaires, justement ?
Frédéric Lorin – Il s’agit d’une volonté stratégique de représenter chaque segment du tourisme. Au-delà du savoir-faire, il y a le faire savoir. Nous avons créé le Club Affaires dans cette optique pour accueillir ces exposants. Nous avons bien fait : aujourd’hui, un quart des visiteurs viennent pour le business travel (24%) et 14% pour le MICE, sachant que la frontière entre les deux domaines est parfois ténue. Le travail qui a été fait sur ce segment est donc plutôt un succès, qui se confirme chaque année puisque le voyage d’affaires est le secteur qui grandit le plus sur le salon. Nous n’avons pas fait totalement le plein sur ce segment, à la différence du loisirs où nous sommes un salon très mature avec 95% des destinations, beaucoup de compagnies aériennes, etc. Mais le Club Affaires progresse chaque année de manière importante. Nous sommes toujours très satisfaits de notre collaboration avec l’AFTM, un partenaire rêvé avec lequel nous travaillons main dans la main, et qui présentera d’ailleurs pour la première fois son grand livre blanc sur le salon.

Quelles sont les nouveautés 2018 sur le Club Affaires ?
F. L. – Le Club Affaires attire de nouveaux arrivants. Cette année par exemple, il y a une montée en puissance des grands réseaux hôteliers, qui comble à mon sens une petite faiblesse, une case qui n’était pas suffisamment remplie sur le Club Affaires. De même, OUI.SNCF prend cette année un stand spécifique sur le business travel, en plus de leur stand sur la zone générale : c’est une première. Business Table sera également présent, tout comme Carbookr ou Ector, et nous avons bon espoir qu’Uber soit aussi présent. Uber souhaite être très offensif sur le business travel, et le fait que leur présence sur le salon participe à cette stratégie est un très bon signe pour nous. D’autre part, certains exposants agrandissent leur stand cette année, à l’image de La Compagnie. Donc le club affaires se développe, et prouve que le business travel est un secteur qui se porte très bien sur le salon.
Plus globalement, auriez-vous quelques exemples des nouveautés prévues cette année ?
F. L. – Nous lançons par exemple le village des beaux trains du monde, qui promet d’être assez beau. Nous essayons aussi de monter un village du tourisme médical mais c’est complexe car le marché n’est pas encore très lisible. Il y aura aussi cette année un Village des influenceurs, réunissant 32 participants. Au rayon des nouveautés, il faut noter le lancement d’une Tech Zone : face au succès grandissant des différents acteurs technologiques, nous avons pris le parti de créer un espace bien identifié, alors que jusqu’ici ces exposants était un peu éparpillés sur le salon. Enfin, cette année marque aussi la fin de MapPro, qui devient Destination France.
Pensez-vous pouvoir enregistrer des performances record cette année ?
F.L. – Nous avions réalisé une très belle édition l’an dernier, à la fois en termes d’agrandissement de surface, de visitorat… Mais nous allons nous appliquer à progresser encore cette année et aujourd’hui tous les voyants sont au vert pour réaliser une bonne édition 2018, même s’il est encore un peu tôt pour donner des chiffres à quatre mois du salon.

L’édition 2017 avait été marquée par une hausse des visiteurs étrangers. Espérez-vous la même tendance pour cette année ?
F. L. – Effectivement, alors que l’on compte généralement autour de 12% de visiteurs internationaux, le chiffre a atteint 18% l’an dernier. Il y a donc une belle progression et nous faisons tout pour que cela se confirme cette année.
Il y a beaucoup d’événements dédiés au voyage d’affaires en Europe. Comment se différencier ?
Frédéric Lorin – Il y a effectivement beaucoup de salons, comme WTM à Londres ou ITB à Berlin, qui sont de très gros événements. Mais si nous faisons bien notre métier, nous ne devons pas être perçu simplement comme des vendeurs de moquette et de cloisons, mais plutôt comme des experts de la mise en relation et de la mise en scène d’un écosystème, d’un marché. C’est pour ça que l’expérience client est cruciale, et que nous nous cherchons chaque année à intégrer des nouveautés à l’IFTM Top Resa.
Le Wi-fi est souvent un sujet sensible sur les salons. Les participants peuvent-ils s’attendre à une connexion optimale cette année ?
F. L. – Le Wi-fi a bien fonctionné l’an dernier, il faut le souligner, après une année 2016 catastrophique… Les travaux sont maintenant complètement achevés porte de Versailles, nous profiterons donc d’un Hall 7 entièrement rénové et on nous a assuré que tout allait bien fonctionner cette année.
Comment imaginez-vous le salon IFTM Top Resa pour la 50e édition ?
F. L. – Je ne peux pas vous dire où je serai dans dix ans, mais je sais que je vais m’appliquer au cours des années à venir à faire progresser l’événement. C’est mon credo. Si ma mission était de reproduire un copier-coller de l’édition précédente, je n’aurais pas signé. Je consomme beaucoup d’énergie à faire progresser le salon, je veux qu’il y ait chaque année des nouveautés pour que les exposants soient satisfaits de l’investissement qu’ils ont consenti pour être présents.