
Pourquoi avoir lancé le Mobility Budget en France en fin d’année dernière ?
Benjamin Giovanni – Il y a plusieurs raisons à cela. Nous sommes devenus une plateforme multimodale en 2021. Nous couvrons plusieurs modes de micro-mobilité dans les grandes villes où nous opérons. A Paris, nous sommes les seuls à proposer les offres de deux acteurs de trottinettes électriques en libre-service. Nous venons d’intégrer Dott, et nous étions déjà partenaires de Tier. Nous proposons aussi les scooters électriques en libre-service Cooltra et les voitures électriques en autopartage Sharenow. Sans oublier les vélos électriques de Dott que nous intégrons ce mois-ci. Nous sommes donc vraiment une plateforme multimodale aujourd’hui. Ces deux années de crise ont conduit à de nouvelles habitudes de mobilité chez les Français, notamment en ville. Il y a une forte demande des habitants et donc des collaborateurs pour recourir à la micro-mobilité. Il s’agissait aussi de répondre au besoin des entreprises qui veulent se démarquer, se réinventer sur le plan des avantages proposés à leurs collaborateurs. Le recrutement, la rétention de talents sont devenus cruciaux pour la réussite de certaines entreprises, surtout dans le secteur de la technologie. Il s’agit donc de pouvoir proposer des avantages innovants et de prendre en compte le bien être de ces collaborateurs. Voilà pourquoi nous avons lancé le Mobility Budget, une allocation mensuelle à offrir aux collaborateurs pour tous leurs déplacements personnels et leurs trajets domicile-travail. En tant qu’acteur de la mobilité, nous avions notre rôle à jouer, puisque la mobilité figure parmi les cinq principaux avantages offerts aux collaborateurs aujourd’hui. 79% des entreprisses ont d’ailleurs intégré le bien-être des voyageurs dans leur politique. 49% des collaborateurs donnent la priorité à une organisation qui protège leur santé et leur bien-être. Le Mobility Budget, c’est ça : un avantage innovant, rare, qui va permettre aux entreprises d’offrir aux collaborateurs un avantage mobilité pour améliorer leur bien-être, tout en renforçant leur image positive de marque employeur, et en renforçant leur politique RSE, puisqu’une partie de nos services concerne des mobilités douces. Se positionner sur la mobilité personnelles des collaborateurs
s’est donc imposé comme une évidence, car nous avons vraiment quelque chose à proposer de crédible, et qui plaît.
Il s’agit donc d’un nouvel argument RH ?
Benjamin Giovanni – Exactement. Nous nous positionnons sur l’avantage proposé au collaborateur. Depuis toujours, FREENOW for Business est une solution pour faciliter le déplacement professionnel. Et là, pour la première fois nous allons permettre à l’entreprise de se positionner également sur les déplacements personnels de leurs collaborateurs. On change de domaine, on ne s’adresse plus qu’aux directeurs achats ou travel mais aussi aux RH, en ajoutant une nouvelle corde à leur arc.
Justement : quels sont vos interlocuteurs ? Le mobility manager, les ressources humaines, un responsable RSE ?
Benjamin Giovanni – Ces différents métiers sont de plus en plus liés, même si cela dépend beaucoup de la taille de l’entreprise. Il y a parfois il y a une personne en charge des initiatives RSE dans l’entreprise, mais le plus souvent c’est un sujet de fond que chaque métier traite. Nous sommes rarement confrontés à une personne en charge de la RSE dans l’entreprise, même si c’est désormais intégré dans les politiques voyages, les politiques achats… Chez FREENOW, nous avons pris l’engagement public d’être 100% net zéro carbone d’ici 2030, avec un engagement à 50% d’ici 2025. En attendant nous compensons chaque année l’empreinte carbone des véhicules qui ne sont pas électriques.
A quels types d’entreprises et de salariés s’adresse votre offre ?
Benjamin Giovanni – A toutes les entreprises, en particulier celles qui mettent le bien-être de leurs collaborateurs au premier plan, qui font face à de gros enjeux en termes de recrutement et de rétention des talents, et qui doivent se différencier avec de nouveaux avantages. Comme il s’agit de mobilité, le choix est plus fourni dans les grandes villes, où il existe des alternatives à la voiture individuelle. En ce qui concerne les salariés, il n’y a pas de cible en particulier dans la mesure où les changements d’habitudes concernent tout le monde, tout comme l’ambition RSE.
Comment le Mobility Budget se présente-t-il concrètement pour l’entreprise et pour l’utilisateur final ?
Benjamin Giovanni – Du point de vue du salarié, cela se traduit par un nouveau moyen de paiement directement intégré dans l’application FREENOW. Une fois que l’utilisateur a choisi son mode de transport pour aller d’un point A à un point B, par exemple un VTC pour un trajet domicile-travail de 20km, un vélo ou une trottinette électrique pour un trajet plus court, il va simplement utiliser le Mobility Budget mis à disposition par l’entreprise pour régler cette course, sans devoir avancer de frais. Du point de vue de l’entreprise, le Mobility Budget prend la forme d’un espace administrateur, où l’on définit le budget mensuel ou annuel alloué aux collaborateurs. Il s’agit d’un outil très simple et rapide à configurer. Il peut aussi s’adapter à la politique voyages, en mettant telle ou telle restrictions sur certains modes de transports, même si le but reste d’offrir un maximum de choix et de liberté à l’utilisateur dans son temps personnel.
Les déplacements personnels sont donc au cœur de ce Mobility Budget ?
Benjamin Giovanni – Nous couvrions déjà les déplacements professionnels, pour plus de 30 000 clientes en Europe qui nous font confiance. C’est notre cœur de métier. Avec notre nouveau service, nous mettons à disposition un avantage permettant aux collaborateurs de régler leurs déplacements personnels. L’entreprise va plus loin en étendant l’offre aux déplacements personnels, renforçant ainsi l’image de marque employeur avec la mise à disposition de moyens de mobilité douce. Et cela prend en compte les besoins de commuting entre le domicile et le bureau, considérés selon les entreprises comme des déplacements professionnels ou personnels. On a vu que les habitudes avaient changé dans ce domaine avec la crise, que beaucoup de salariés souhaitaient utiliser davantage le vélo pour se rendre au bureau par exemple. Le Mobility Budget va prendre cela en compte. Dans le commuting, il y a aussi le Forfait Mobilité Durable, défini légalement jusqu’à 600 euros par an par collaborateur, pour pousser les mobilités douces pour venir au bureau. Le Mobility Budget peut être intégré au Forfait Mobilité durable mais va aussi plus loin, en intégrant également les déplacements personnels.
Quel a été le moteur pour le lancement de Mobility Budget : la crise, l’arrivée du crédit mobilité, la prise de conscience environnementale ?
Benjamin Giovanni – C’est une combinaison de ces différents paramètres. Notre démarche découle des changements qui sont apparus ces dernières années dans le domaine des déplacements, avec l’arrivée de nouvelles alternatives toujours plus nombreuses en ville. Le télétravail a ralenti le commuting, mais les gens continuent de se déplacer, au moins dans leur vie personnelle, et il y a une volonté de retour au présentiel au sein des entreprises. Le Mobility Budget fait aussi partie des alternatives aux transports en commun, qui ont pu être boudés pour des raisons sanitaires au profit des nouvelles alternatives que j’évoquais, qui sont de plus en plus sollicitées.
Comment est-ce que FREENOW s’intègre à la politique RSE de l’entreprise ?
Benjamin Giovanni – Outre la promotion de différentes solutions de micro-mobilité durable, l’entreprise peut valoriser le recours à un acteur comme FREENOW, qui a pris des engagements clairs en matière d’émissions carbone. En outre nous accompagnons les entreprises en leur fournissant de la data sur leur empreinte carbone en fonction des différents modes de transports qu’ils utilisent via FREENOW for Business. Cela peut leur permettre de récompenser les collaborateurs qui ont opté pour des comportements vertueux. Nous mettons d’ailleurs en place des challenges RSE chez certains clients et nous leur donnons également le choix dans la manière dont nous compensons notre empreinte carbone avec eux.
Comment la crise a-t-elle impacté votre vision du marché, vos priorités ?
Benjamin Giovanni – La crise a bien sûr impacté l’activité VTC, tout en accélérant le recours à la mobilité douce. Ces changements sont aussi liés à la prise de conscience RSE, et à une plus faible utilisation des transports en commun, parfois sur demande de l’entreprise d’ailleurs. En somme, la crise a accéléré la transition vers la micro-mobilité.
Elle vous a donc conforté dans votre ambition ?
Benjamin Giovanni – Oui, tout à fait. Nous avions déjà la volonté de nous imposer comme plateforme MaaS, multimodale, qui répond aux besoins des salariés en fonction de leurs besoin, de la distance du trajet, de la météo. C’est pour cela que Kapten a rejoint Freenow : devenir multimodal, étendre notre couverture non seulement géographique – nous sommes aujourd’hui présents dans 16 pays et plus de 150 villes – mais aussi proposer différents modes de transports et compléter toujours cette offre de service. Nous intégrons aussi différents partenaires par mode de transport. Nous allons ainsi ajouter un deuxième partenaire pour les vélos électriques, tout comme pour les scooters électriques et les voitures en autopartage. Il s’agit de compléter au maximum notre offre multimodale.
Quelle est votre vision à long terme pour l’intégration des transports en commun ?
Benjamin Giovanni – Il s’agira déjà de présenter les différentes possibilités qui s’offrent à l’utilisateur pour aller d’un point A à un point B, avec les temps de trajet, les tarifs, le tout au sein d’une seule application, avec un seul moyen de paiement, et un seul programme de fidélité.
Le Mobility Budget s’interface-t-il avec la politique voyages ?
Benjamin Giovanni – Oui, l’outil peut s’intégrer à la politique voyages grâce à cette interface administrateur que nous mettons à disposition de l’entreprise. Celle-ci peut définir les services mis à disposition, interdire par exemple le recours à la trottinette pour les trajets en commuting. Comme le Mobility Budget couvre les déplacements personnels, il y aura moins de restrictions. Le but est surtout d’offrir de la liberté au collaborateur. Sur la partie professionnelle, l’outil FREENOW s’adapte évidemment à la politique mobilité de l’entreprise, qui peut imposer des restrictions horaires ou géographiques par exemple pour la réservation de VTC ou la réservation de véhicules électriques. Nous avons aussi une valeur ajoutée sur l’accompagnement des entreprises, avec des interlocuteurs dédiés pour le paramétrage de leur compte.
L’offre est-elle amenée à évoluer ?
Benjamin Giovanni – Nous la faisons évoluer de différente manière. Le but est de la rendre toujours plus intuitive pour l’utilisateur, nous travaillons en permanence notre UX. Nous élargissons en permanence l’offre de transports référencés, et le nombre de partenaires, pour une offre multimodale complète. Nous sommes aussi à l’écoute des retours clients pour améliorer l’outil grâce à notre équipe de développeurs partout en Europe.
Quelle est la feuille de route du Mobility Budget pour les mois à venir ?
Benjamin Giovanni – Il s’agira d’ajouter toujours plus de partenaires. Nous le faisons quasiment toutes les semaines dans différentes villes en Europe. Cela facilite la vie des voyageurs d’affaires, qui peuvent, avec la même application, réserver leur moyen de transport à Paris via tel partenaire, opter pour un autre acteur spécifique dans chacune de ses destinations, dans la mesure où les acteurs ne sont pas les mêmes selon les villes. Or le voyageur ne sait pas forcément quelle est l’application qu’il doit télécharger pour réserver tel véhicule en arrivant à Londres ou à Munich. Nous faisons ce travail pour lui au sein de notre application, pour simplifier ses déplacements. C’est la raison pour laquelle nous étendons en permanence le nombre de partenaires et les villes couvertes.
- Pour plus d’informations sur l’offre Mobility Budget, rendez-vous ici
Micro-mobilité : les habitudes et les attentes des salariés en chiffres
Sources : Etude YouGov (septembre 2021), ITM Top Priorities Survey 2021, Michael Page, Enquête sur la micromobilité FREENOW for Business |