
Le Nigéria est un pays riche, très riche, du moins sur le papier. Le pays est en effet le plus important producteur de pétrole d’Afrique. En 2021, le Nigéria produisait selon l’OPEP 1,38 million de barils de brut par jour. En juillet 2022, cette production a même atteint 1,8 million de barils. Mais le pays semble ne pas profiter de cette manne en raison d’une gestion erratique de ses stocks et des problèmes de contrôle de sa production.
Du coup, le Nigéria se trouve dans l’obligation d’importer du pétrole pour couvrir ses besoins, mettant à mal ses réserves de change et le cours de sa monnaie. Aussi, la Banque Centrale du Nigéria a décidé de suspendre en grande partie les transferts d’argent en devises.
La mesure affecte les compagnies aériennes. L’association internationale du transport aérien IATA s’est déclarée la semaine dernière « déçue que le montant des fonds des compagnies aériennes dont le rapatriement est bloqué par le gouvernement nigérian ait atteint 464 millions de dollars en juillet« .

Et d’enfoncer le clou dans une série de tweets. « On ne peut pas s’attendre à ce que les compagnies aériennes poursuivent leurs vols si elles ne peuvent pas tirer de revenus de la vente de billets. La perte de connectivité nuit à l’économie, à la confiance des investisseurs, à l’emploi et à la vie des gens« , estime IATA.
La première conséquence visible est avec Emirates, la compagnie ayant décidé de suspendre l’ensemble de ses vols sur Lagos et Abuja jusqu’à règlement de la situation. Dans une interview avec un site d’informations nigérian, le président de l’Association des Compagnies Aériennes Etrangères (Association of Foreign Airlines and Representatives in Nigeria), Kingsley Nwokeoma, estime que d’autres transporteurs internationaux vont suivre Emirates. Il évalue ainsi à plus d’un milliard les dollars bloqués par le pays car il faut compter également les avionneurs comme Airbus ou Boeing ou d’autres opérateurs du secteur aérien.
Envolée des tarifs en vue
De son côté, British Airways a décidé de réduire ses fréquences à trois vols hebdomadaires. La compagnie va également supprimer ses tarifs les plus bas et vendre sa classe éco. uniquement au plein tarif. Chez Air France-KLM, on semble adopter la stratégie tarifaire de British Airways. Le duo propose un vol quotidien depuis Amsterdam avec KLM et cinq vols directs depuis CDG avec Air France. Mais les tarifs font un bond en septembre, passant en moyenne sur un aller simple de 600 euros à plus de 1 500 euros en classe économique.