Vers un tarif minimum pour les billets d’avion en Europe ?

Le Ministre des Transports Clément Beaune souhaiterait favoriser davantage le ferroviaire en suggérant d'imposer en Europe un tarif aérien minimum. Parviendra-t-il à un consensus avec ses homologues européens ?
Un Airbus A320 de Wizz Air, champion des très bas tarifs sur le tarmac de l'aéroport de Beauvais (Photo : Luc Citrinot)

Dans un entretien avec l’hebdomadaire l’Obs, le Ministre des transports français Clément Beaune évoque le projet d’imposer un tarif minimal sur les lignes aériennes à l’intérieur de l’Union Européenne. Cela, afin de « lutter contre le dumping social et environnemental« . Et de favoriser les voyages en train, jugés plus écologiques.

Vol à 10 € ? Inconnu au bataillon !

Le ministre précisait dans l’entretien qu’il était anormal d’acheter des billets à 10 euros. Sauf que l’on ne trouve guère ce tarif aujourd’hui sur les compagnies aériennes, même chez les transporteurs low-cost.

Par exemple pour un vol aller simple Easyjet sur Paris-Nice le 27 septembre (réservé en date du 1/09/2023), le billet le plus bas est de 32,25€, hors prestation supplémentaire. Si l’on inclut un bagage plus large de cabine – comprenant aussi un embarquement prioritaire et un siège réservé -, le tarif monte immédiatement à 79,73€. On est loin d’un prix « dumping ».

Autre exemple. Sur un Lyon-Barcelone effectué avec Vueling à la même date, le prix de base s’élève à 28,99€. Il comprend uniquement un bagage à main à glisser sous le siège. Avec un bagage en soute et le choix de la place, il en coûte déjà 64,99€. C’est la seconde option la moins chère à cette date sur Vueling (tarif « Optima »). Là aussi on est loin des 10€ évoqués dans l’interview de Clément Beaune.

Généralement en Europe, le tarif d’appel-sur des ultra-low-cost comme Ryanair ou Wizz Air tourne plutôt dans une fourchette de 15€ à 20€. Et il exclut tout supplément, du supplément bagage à la réservation d’un siège ou au paiement par carte de crédit. Généralement, le billet ressort plutôt à un minimum de 50€.

Le Ministre français souhaite cependant évoquer ce prix minimum avec ses collègues européens. On parlait avant le Covid d’un tarif minimal de 40€. Les pays scandinaves, l’Allemagne, l’Autriche et les Pays-Bas y étaient alors favorables.

Mais il n’est pas sûr qu’il fasse encore consensus. Notamment dans des pays comme l’Espagne, la Pologne ou la Roumanie, très dépendantes du trafic low-cost. Même au nom de la protection de l’environnement…