
Dans un rapport publié fin juillet, le groupe Accor dépeint les perspectives d’avenir des voyages d’affaires en Europe. Un rapport qui fait partie de la série Master of Travel d’Accor. Ces réunions rassemblent régulièrement des responsables des voyages d’affaires qui partagent leur point de vue sur la demande future.
Ainsi, dans sa dernière série, Sophie Hulgard, Senior Vice President Sales Northern Europe d’Accor, estime que les voyages d’affaires en 2022 sont en recul de 20% par rapport à 2019. Elle fait même preuve d’un certain pessimisme sur la demande future. Elle affirme ainsi que ces 20 % de réunions d’affaires disparues ne devraient en fait jamais revenir en Europe. Certaines ont tout simplement été remplacées par des équivalents virtuels. D’autres encore sont désormais considérées comme n’étant tout simplement plus nécessaires.
L’environnement s’immisce de plus en plus dans l’évaluation du voyage d’affaires
Dans son étude, Accor indique que les priorités d’une réunion ou d’un voyage d’affaires sont désormais réévaluées à l’aune de la durabilité et de la protection de l’environnement. Car, selon Accor, dans les nouvelles priorités définies dans la responsabilité sociale des entreprises (RSE), circule désormais largement l’idée que « voyager moins permet de sauver la planète« .
« Tout voyage doit donc justifier ses émissions de carbone. La compensation n’est plus suffisante, et nos partenaires hôteliers doivent doivent prouver qu’ils réduisent activement leur empreinte écologique », déclarait un conseiller en voyages durant le Master of Travel d’Accor.
Se fait aussi l’idée qu’une nuitée unique à l’extérieur n’est plus dans l’air du temps et est exceptionnelle. Ce qui donne aux groupes hôteliers une option d’affiner ce qu’ils offrent aux voyageurs d’affaires dont la priorité est le « voyage utile ». Elles les incitent notamment à effectuer de plus long séjours.
Bleisure et workation : l’avenir du voyageur d’affaires?
Toujours selon un participant au Master of Travel : « Nous encourageons nos employés à évaluer s’ils peuvent rester plus longtemps ». Ou à combiner un voyage d’affaires avec un voyage de loisirs. Les « workations » sont une offre de flexibilité adaptée à ces nouvelles tendances -prolonger et rester plus longtemps est une motivation pour en partie « décarboner » son activité.
Ces nouvelles tendances pourtant ne devraient pas tant peser sur le business des chaînes hôtelières. L’étude de Accor révèle en effet qu’en termes de revenus une réunion réelle vaut en terme de travail largement trois réunions virtuelles.
Le voyage d’affaires devrait donc se poursuivre, même à une cadence moins grande. Les employeurs compareront davantage les options d’hôtel et de transport. Et calculeront aussi les émissions de carbone générées. Ce qui encouragera en retour les longs séjours et pousse au « bleisure ». Une notion qui, par le passé, n’était pas toujours considérée comme une option intéressante.