
Depuis un an et demi, Etihad ressemble de plus en plus à une compagnie « normale », c’est-à-dire pour laquelle la rentabilité constitue le critère clé de son activité. Après des années d’expansion tous azimuts en termes de réseau et de flotte, et après l’entrée ratée dans le capital des compagnies européennes Alitalia et Airberlin, Etihad a tiré les conséquences de ces erreurs.
En outre, les difficultés d’Etihad ont été exacerbées par la baisse des cours du pétrole qui ont déprimé les marchés affaires et loisirs au Moyen-Orient. Après avoir perdu 1,87 milliard de dollars en 2016 – ce qui a provoqué le départ du flamboyant PDG d’Etihad James Hogan – Etihad réfléchit donc sérieusement à poursuivre sa restructuration.
Le nouveau PDG d’Etihad, Tony Douglas, parle d’un possible recentrage sur les grandes lignes du réseau afin de capter le marché le plus lucratif, celui des voyageurs d’affaires. Les lignes les moins rentables, ouvertes le plus souvent pour affirmer le caractère « global » du transporteur, devraient disparaître petit à petit. Tony Douglas espère même renforcer sa coopération avec l’éternel rival Emirates, dont la plate-forme de Dubaï se trouve à quelque 120 km du siège d’Etihad à Abu Dhabi.
Parmi les victimes de la restructuration du transporteur d’Abu Dhabi depuis le début de l’année, on compte Jaipur en Inde, Téhéran et Dallas. Suivront Ho Chi Minh Ville, Edimbourg et Perth d’ici la fin de l’année. La métropole du Sud-Vietnam a déjà subi une réduction du nombre de vols d’Etihad, passant d’un vol quotidien à trois fréquences par semaine depuis avril. Mais à la fin août, Etihad suspendra définitivement cette liaison.
Si Edimbourg – suspendu à partir d’octobre – est de moindre importance pour le marché français, l’arrêt des vols vers Perth va priver le marché d’une possibilité d’acheminement via Abu Dhabi. Etihad stoppera sa desserte quotidienne de la métropole de l’ouest australien au 30 septembre au départ d’Abu Dhabi et du 1er octobre depuis Perth.
Sur les marchés francophones, Etihad continue d’offrir deux vols quotidiens sur Paris ainsi qu’un vol quotidien vers Bruxelles et Genève.
De son côté, Emirates, le transporteur de Dubaï a annoncé des réductions de ses fréquences sur plusieurs lignes, mais un porte-parole indique qu’il s’agit d’ajustements saisonniers. Sont concernées les lignes sur Bangkok, Fort Lauderdale, Kuala Lumpur, Londres Heathrow, Munich, Orlando et Phuket.