L’Union Européenne bannit le trafic aérien depuis et vers la Russie

En représailles à la guerre en Ukraine, l'Union Européenne a suspendu dimanche toute activité aérienne depuis et vers la Russie. La décision comprend également l'interdiction de survoler le territoire de l'UE aux transporteurs russes. La fermeture du ciel russe contraint Air France à suspendre plusieurs dessertes en Asie.
Ciel Européen avec la zone d'exclusion autour de l'Ukraine le 27 février à 20h50 (Photo: capture d'écran site en ligne Flightradar24)

Le Royaume-Uni avait été le premier à interdire les avions russes dans son espace aérien. Il avait été suivi durant les derniers jours par l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Italie puis la France. C’est finalement toute l’Union Européenne qui, dimanche soir, par la voix de sa Présidente de l’Exécutif de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen, a décidé de bannir totalement tous les avions russes de l’espace aérien européen.

Le ton est sans appel. « Nous proposons une interdiction de tous les avions appartenant à la Russie, immatriculés en Russie et contrôlés par la Russie. Ces avions ne pourront plus atterrir, décoller ou survoler le territoire de l’Union européenne. Cela s’appliquera à n’importe quel avion », a déclaré la Présidente de la Commission. « Notre espace aérien sera fermé à tout avion russe. Et cela inclut aussi les jets privés des oligarques », a-t-elle ajouté.

Air France avait annoncé quelques heures avant l’interdiction de l’UE cesser l’ensemble de ses vols vers la Russie dès le dimanche soir.

Côté russe, c’est surtout la compagnie aérienne Aeroflot et son concurrent S7 qui sont touchés par la mesure. De fait, quelque 200 fréquences par semaine disparaissent entre l’UE et la Russie.

UE-Russie : blocage sur toute la ligne

Selon les données du site FlightRadar 24, il était prévu sur 7 jours entre le 27 février et le 5 mars 22 vols hebdomadaires entre Paris CDG et Moscou Sheremetyevo ainsi qu’un vol hebdomadaire entre Orly et Moscou Domodedovo. 39 vols devaient relier Francfort aux deux aéroports moscovites, 7 vols Bruxelles à Sheremetyevo, 24 vols Amsterdam à Sheremetyevo, 16 vols Berlin à Domodedovo et Sheremetyevo.

La Suisse n’a pour l’instant pris aucune décision concernant la suspension des vols. Swiss propose au moins trois vols par semaine sur Zurich-Moscou tandis qu’Aeroflot vole vers Genève et Zurich. Le transporteur S7 relie également deux fois par semaine Genève à Moscou Domodedovo. Selon Flightradar, un vol Zurich-Moscou est prévu ce lundi avec Swiss, le vol d’Aeroflot étant en revanche supprimé puisque la compagnie doit survoler l’UE pour atterrir en Suisse…

Hors d’Europe, le Canada et le Japon ont également décidé de bannir les vols des compagnies russes. La Russie en représailles interdit de son côté le survol de son territoire à une trentaine de pays, dont la France. Ce qui force les compagnies aériennes à trouver de nouvelles routes pour l’Asie, notamment par le Golfe Persique. Des retards sont donc probables entre Europe et l’Extrême-Orient.

Finnair suspend certains vols vers l’Asie

Preuve en est déjà avec Air France et Finnair. La compagnie française a annoncé dimanche la suspension temporaire des vols depuis et vers la Chine, la Corée et le Japon, « le temps d’étudier les options de plans de vols permettant d’éviter l’espace aérien russe, dans le respect des directives des autorités françaises et internationales« , indique Air France.

Quant à Finnair, la compagnie finlandaise est l’une des plus affectées par l’interdiction de survol de l’espace aérien russe. La compagnie opère en effet depuis Helsinki via le territoire russe vers toute l’Asie du Nord-Est. Finnair est donc contrainte d’annuler ses vols de et vers Séoul, Osaka, Tokyo, Shanghai et Guangzhou jusqu’au 6 mars. Le transporteur avisera si cette situation devait se prolonger. Finnair continue en revanche de voler vers Bangkok, Phuket, Singapour et Delhi. Mais un nouvel itinéraire rallonge le temps de vol d’une heure en moyenne.