
Eurostar reprend de la vitesse après une période critique durant la crise sanitaire qui a vu son activité quasiment mise à l’arrêt et nécessité sa recapitalisation par ses actionnaires. Son offre de fréquences est remontée à 7 A/R quotidiens sur Paris-Londres et à 4 A/R sur Paris-Bruxelles, deux poursuivant leur trajet jusqu’à Rotterdam et Amsterdam, aux Pays-Bas. « Nous sommes agréablement surpris par le regain des trafics affaires et loisirs, ce qui va nous permettre d’ajouter des fréquences lors des vacances de la Toussaint et à Noël« , note François Le Doze, directeur commercial d’Eurostar. Le transporteur transmanche reste toutefois encore...
Eurostar reprend de la vitesse après une période critique durant la crise sanitaire qui a vu son activité quasiment mise à l’arrêt et nécessité sa recapitalisation par ses actionnaires. Son offre de fréquences est remontée à 7 A/R quotidiens sur Paris-Londres et à 4 A/R sur Paris-Bruxelles, deux poursuivant leur trajet jusqu’à Rotterdam et Amsterdam, aux Pays-Bas. « Nous sommes agréablement surpris par le regain des trafics affaires et loisirs, ce qui va nous permettre d’ajouter des fréquences lors des vacances de la Toussaint et à Noël« , note François Le Doze, directeur commercial d’Eurostar. Le transporteur transmanche reste toutefois encore loin de son activité d’avant Covid où il assurait 15 A/R Paris-Londres (voire 19 lors des pics de fréquentation) et 9 A/R Londres-Bruxelles. « Les taux de remplissage sont encore inférieurs à 2019« , reconnait le responsable de la compagnie qui mise sur des règles sanitaires plus souples à la fin du mois pour booster les ventes.
Le fait de devoir être désormais munis d’un passeport pour poser le pied en Angleterre ne pose en revanche pas de problème particulier à la clientèle affaires. Les sociétés opérant dans les secteurs du luxe, de la banque, de l’audit et du consulting ont ainsi repris leurs déplacements pour des réunions internes et rencontres commerciales, des salons et des évènements. « Nous sommes clairement dans une période ou les entreprises souhaitent retisser du lien« , observe François Le Doze. Suffisamment pour remplir à certaines heures la Business Premier qui a retrouvé à bord ses standards de service d’avant crise. Les habitués devront en revanche encore patienter jusque début 2022 pour retrouver le bar à cocktail dans les salons business de Londres et Paris.
Redonner du choix aux passagers affaires
L’augmentation du nombre de fréquence permet à la clientèle pro de faire à nouveau l’aller-retour dans la journée sur les différents axes et de changer aisément de train pour les passagers de la Business Premier. « L’offre et la flexibilité restent des critères primordiaux pour cette clientèle affaires« , souligne-t-il. Par des avantages commerciaux, les grands comptes sont encouragés à faire remonter leurs collaborateurs dans les rames et à effectuer davantage de voyages, si possible dans des classes supérieures. La plateforme Eurostar for Business est en revanche privilégiée pour travailler avec les PME-PMI, un segment longtemps passé sous les radars de la compagnie. « L’outil nous permet de comprendre leurs attentes et de leur proposer des facilités et avantages dédiés« , précise-t-il.
Comme à la SNCF et dans les autres filiales internationales comme Lyria ou Thalys, les avantages écologiques d’un voyage en train en matière de réduction des émissions de CO2 sont clairement mis en avant auprès des entreprises. Le chiffre de 80% d’émissions en moins comparé à l’avion est désormais systématiquement avancé jusqu’au plus haut niveau du groupe, à l’image de Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF. Chez Eurostar, sont clairement visées les sociétés faisant encore voyager leurs collaborateurs en avion entre Londres et les Pays-Bas.

S’il semble clair que de grandes entreprises vont revoir leur politique voyage après la crise sanitaire, le transporteur estime avoir une carte à jouer pour décarboner les déplacements professionnels et prendre des parts de marché. Eurostar espère ainsi retrouver 90 % de son trafic affaires pré-pandémie en 2023. Certaines inconnues demeurent néanmoins comme la place accordée à l’avenir au télétravail et à la visioconférence.
La fusion Eurostar-Thalys sur les rails
Les entreprises pourraient par ailleurs être séduites par le projet de fusion avec Thalys, puisqu’elle apportera aux passagers des opportunités supplémentaires de voyages et de correspondances. C’est aussi une garantie de fluidité pour le transporteur autour d‘une seule marque forte – Eurostar –, une seule application mobile, un seul programme de fidélité et une équipe commerciale unique pour négocier les contrats. Avec, sans doute à la clé, de nouvelles offres tarifaires. « Nous allons pouvoir combiner nos forces en termes de ressources, de flotte, d’achats… Cette fusion est clairement un projet de croissance qui permettra d’être plus offensif dans cinq pays avec une meilleure connaissance des spécificités de ces différents marchés« , conclut François Le Doze.
Là aussi, une inconnue demeure : quel sera l’impact à long terme du Brexit, celui-ci ayant pour l’instant été occulté par la crise sanitaire ? Selon l’Economic Statistics Center of Excellence, près de 1,3 million d’expatriés auraient quitté le Royaume-Uni depuis l’été 2019, dont 700 000 pour le Grand Londres. De quoi représenter une perte non négligeables de voyageurs fréquents entre la capitale britannique et ses voisins européens.