
Chief Journey Officer, Mobility Management Company, Télétravel : pour sa 31e édition et son retour en présentiel, l’EVP 2022 n’aura pas été avare en nouveaux concepts imaginatifs pour tenter de nommer ce que sera le voyage d’affaires de demain. Finalement, la leçon à tirer de cette grand-messe du business travel organisée mercredi par American Express GBT tiendra pourtant en une appellation aussi simple que révélatrice d’une nouvelle approche : le « juste voyage ».
Après ces deux années, il y a une plus grande sagesse des entreprises pour mieux cerner lorsqu’un déplacement est vraiment utile ou pas
« La question n’est pas de ne pas voyager,...
Chief Journey Officer, Mobility Management Company, Télétravel : pour sa 31e édition et son retour en présentiel, l’EVP 2022 n’aura pas été avare en nouveaux concepts imaginatifs pour tenter de nommer ce que sera le voyage d’affaires de demain. Finalement, la leçon à tirer de cette grand-messe du business travel organisée mercredi par American Express GBT tiendra pourtant en une appellation aussi simple que révélatrice d’une nouvelle approche : le « juste voyage ».
Après ces deux années, il y a une plus grande sagesse des entreprises pour mieux cerner lorsqu’un déplacement est vraiment utile ou pas
« La question n’est pas de ne pas voyager, mais de faire le juste voyage », résume ainsi Sophie Dautun, Responsable Achats au sein du Groupe Crédit Agricole. En clair – si besoin était de préciser l’idée – il s’agit désormais pour les entreprises et les voyageurs d’affaires de mieux identifier la pertinence, l’impact, et plus prosaïquement le fameux « ROI » de chaque déplacement professionnel, à la lumière de nouveaux critères. Ou du moins de critères dont la hiérarchie a nécessairement évolué. « Après ces deux années, il y a une plus grande sagesse des entreprises pour mieux cerner lorsqu’un déplacement est vraiment utile ou pas », abonde Pierre-François Brezes. Le Vice-Président d’American Express Cartes résume ainsi : « il y a aujourd’hui des voyages que l’on peut ne plus faire, et je pense que nous sommes tous heureux dans cette salle de ne pas avoir à les faire ».
Ce nouveau regard sur la mobilité, plus exigeant, semble d’ailleurs partagé par le marché français du business travel. Car cet EVP 2022 marquait aussi le retour du baromètre du voyage d’affaires. Une somme d’informations (43 pages) chiffrées, d’analyses comparatives et de projections à plus ou moins long terme, au sein de laquelle l’enseignement le plus pertinent repose peut-être bien là aussi sur un constat d’une simplicité déconcertante. Interrogés sur les raisons qui les pousseraient à voyager à nouveau, les voyageurs d’affaires français évoquent en choix numéro un « une bonne raison de voyager ». Le constat, cristallin et unanime (80%), est révélateur de ce que sera – de ce qu’est peut-être déjà – le voyage d’affaires post-crise. Avec plus que jamais une recherche de sens pour chaque déplacement. Bien sûr avec en toile de fond les enjeux environnementaux, plus prégnants que jamais sous la pression des nouvelles générations de voyageurs d’affaires. Une prise de conscience qu’il s’agira néanmoins de concrétiser de façon plus volontariste à en croire le baromètre EVP 2022, dans la mesure où celui note que 47% des entreprises ne mesurent toujours pas leurs émissions carbone…
Retour aux volumes d’avant crise en 2024
La nouvelle frugalité des voyageurs d’affaires ne semble pas pour autant incompatible avec un retour aux volumes de déplacements pré-Covid, à en croire l’étude d’American Express GBT. La TMC a d’ailleurs fixé des échéances, à savoir 2024 dans le secteur aérien, et même dès 2023 pour le ferroviaire.

tous clients GBT
Pour autant, à volumes équivalents, le profil des déplacements aura certainement évolué. Certes, les motivations commerciales demeurent largement prépondérantes. Yorick Charveriat, Vice-Président et Directeur général France pour American Express GBT, souligne ainsi : « On voyage dans 99% des cas pour des raisons commerciales. Dans 52% des cas pour maintenir et entretenir son portefeuille clients, et il est terriblement important de se voir pour entretenir la relation, le partenariat, la confiance. Et dans 47% des cas pour aller gagner des parts de marché ». Mais le périmètre des déplacements professionnels post-crise évolue sous l’impulsion du nouveau rapport au bureau et au télétravail. En clair, le commuting – ces trajets « du quotidien » qui pour les télétravailleurs a adopté une fréquence bien moins soutenue – deviennent une nouvelle forme de déplacement professionnel. Et les réunions internes, pour consolider des relations de bureau qui ont mécaniquement eu tendance à se distendre, sont en plein essor. « A 68%, les entreprises indiquent voyager pour renforcer les interactions humaines, et pour construire une véritable culture d’entreprise », note Yorick Charveriat. « Cela de deux façons : 42% par des meetings internes, ce qui est en vraie progression par rapport au baromètre de 2019 car cet indice progresse de 27 points. Et à 26% pour des séminaires ou des incentive, et là aussi il y a une très forte progression, de 13 points ». Une évolution qu’il s’agira désormais de piloter au sein de l’entreprise – notamment de la part d’un travel manager, d’un mobility manager ou donc encore d’un « Chief Journey Officer » – comme le notent les auteurs du baromètre EVP : « Parmi les entreprises interrogées, 70% des gestionnaires voyages estiment que les déplacements internes des collaborateurs seront importants car ceux-ci augmenteront avec les nouvelles conditions de télétravail mais devront être encadrés ».