
En quoi consiste Uber Central, ce nouveau service dévoilé le 18 avril ?
Benjamin Chino – Nous voulons intégrer au sein de nos solutions professionnelles différents outils qui permettent de répondre aux besoins des entreprises, à la fois pour la commande des véhicules puis en aval des courses en matière de reporting, de contrôle, de gestion. Le lancement d’Uber Central s’inscrit dans cette logique. L’option qui était proposée jusqu’ici dans l’application Uber ne répondait que partiellement aux besoins des organisations. Ces dernières avaient besoin de pouvoir commander un véhicule pour leurs collaborateurs ou leurs invités sans passer par l’application Uber, nous avons donc conçu un outil pour répondre à cette demande, partout dans le monde.
La réservation pour un tiers n’était-elle pas possible auparavant ?
B. C. – Si, mais ce n’était pas l’idéal. Les comptes Uber sont personnels, une assistante devait donc s’enregistrer via son propre compte, ou celui du voyageur. Il existait des éléments de friction. Aujourd’hui, à partir d’un compte opérateur, il est possible de commander un véhicule pour un invité, qui profite de l’expérience Uber en dehors de l’application. nous avons reproduit dans un lien web la même expérience que dans l’application : carte, véhicule en approche, communication avec le chauffeur, mais dans une fenêtre web sécurisée. C’est le point différenciant : aujourd’hui, on n’a plus besoin de l’application pour vivre l’expérience Uber. Le produit est incorporé à notre suite Uber for Business, en attendant d’autres nouveautés qui figurent sur notre feuille de route.
A quels types de services pensez-vous ?
B. C. – Uber est composé de différents produits, comme Uber Eat par exemple. Demain, ces services pourront être proposés également aux entreprises.

Les mois à venir seront donc placés sous le signe de la diversification ?
B. C. – Notre premier objectif repose sur la consolidation de l’offre existante. Nous sommes en train de faire évoluer notre offre pour répondre aux besoins des organisations les plus importantes. Nous avons commencé en 2014 avec un produit qui se destinait plutôt aux PME. Nous sommes ensuite allés sur le mid-market, et nous construisons maintenant un produit tellement agile que nous allons pouvoir nous adresser aux grandes organisations. Nous sommes d’ailleurs en train de signer des accords avec des multinationales pour pouvoir couvrir leurs besoins partout dans le monde. Quand nous aurons achevé cette phase de consolidation de l’existant nous allons pouvoir nous diversifier, sur différents axes.
Cette diversification peut-elle passer, par exemple, par une offre deux roues ?
B. C. – Nous lançons différents types de services à travers le monde. Nous avons lancé des produits moto en Asie du Sud Est. Nous ne nous privons pas d’explorer certaines voies ici ou là, mais pour l’instant il n’y a pas d’uniformisation de ce type prévue à l’échelle mondiale. Il faut différencier les opérations physiques, qui sont locales, de la technologie qui est elle conçue à San Francisco, puis déployée partout dans le monde.

Les chauffeurs Uber for Business sont-ils les mêmes que pour l’offre grand public ?
B. C. – Nous n’avons pas voulu dissocier la flotte entreprise de la flotte classique, simplement parce que nous essayons d’avoir la meilleure qualité de service pour tous les utilisateurs. En proposant une flotte exclusivement affaires, on dégraderait la fiabilité du réseau : il faudrait alors attendre plus longtemps son véhicule, ce qui serait également négatif pour le chauffeur partenaire.
Que représente la clientèle Uber for Business sur le marché français ?
B. C. – 4000 entreprises ont souscrit à un compte Uber for Business en France, et 65 000 dans le monde. 100 000 employés utilisent aujourd’hui la solution. C’est l’un des produits en plus forte croissance chez Uber.
nous associer aux acteurs les plus importants du voyage d’affaires
Comment vous intégrez-vous dans l’écosystème du business travel ?
B. C. – Nous mettons de plus en plus l’accent sur cet aspect. Nous sommes interfacés avec Concur, nous avons également un partenariat avec International SOS pour faire remonter la position des collaborateurs qui se déplacent partout dans le monde. Nous sommes pleinement dans cette logique de nous associer aux acteurs les plus importants du voyage d’affaires.
A quand un accord avec une agence de voyages d’affaires ?
B. C. – Nous y réfléchissons. Notre feuille de route est déjà bien remplie. Nous sommes en phase de consolidation, mais nous explorons différentes pistes de développement.
N’est-il pas difficile de séduire la clientèle entreprises alors que les critiques s’accumulent ?
B. C. – Nous essayons de construire une relation de confiance avec les entreprises. Nous progressons pas à pas. Il y a un effet boule de neige dans cette communication. A nous de démontrer à cette clientèle entreprises que le réseau est fiable, sécurisé, stable, et que l’expérience que l’on propose à leurs collaborateurs est à la hauteur de leurs attentes, à la fois pour l’utilisateur final et pour l’administratif. Nous essayons de montrer, en toute transparence, que ce que l’on fait fonctionne, et apporte de la valeur ajoutée aux organisations.