
Quelle est la position de oneworld sur le marché français du voyage d’affaires ?
José María Alvarado – Il y a des opportunités pour le voyage d’affaires sur des marchés clés,
dont la France fait bien entendu partie. Nous souhaitons d’ailleurs y accroître notre présence pour être encore plus compétitifs. C’est un marché où nous sommes challenger, mais un challenger important, puisque nous assurons plus de 600 vols par semaine depuis la France.
Quelles sont les perspectives de développement du réseau oneworld ?
J. M. A. – Nous avons enregistré l’arrivée d’AirBerlin en mars dernier, et attendons celles de Malaysia Airlines et de SriLankan Airlines en 2013. En Inde, des discussions étaient en cours avec Kingfisher. Mais la compagnie est aujourd’hui aux prises avec de nombreuses difficultés financières.
Quelles sont les conséquences pour oneworld de l’accord conclu entre Qantas et Emirates ?
J. M. A. – Qantas faisait face à des problèmes très spécifiques sur son réseau international et devait trouver une solution. Or Emirates domine le marché des vols internationaux vers l’Australie. L’accord entre les deux compagnies est donc une solution à ce problème propre à Qantas qui, par ailleurs, accorde une grande importance à ses relations avec tous les membres de oneworld.
C’est donc une position viable ?
J. M. A. – Bien sûr. Du point de vue de oneworld, nous sommes conscients qu’il est très difficile de réaliser des bénéfices dans le transport aérien. Nous souhaitons soutenir nos membres, et non leur attacher les mains dans le dos en les empêchant de prendre des décisions afin d’être plus puissantes et plus rentables. Nous voulons des compagnies en bonne santé, même si cela implique parfois de travailler avec certains acteurs qui ne font pas partie de l’alliance. Qantas reste un membre important de oneworld, et oneworld reste un élément important dans la stratégie de Qantas.
Pourquoi avoir choisi d’intégrer Qatar Airways, et pourquoi maintenant ?
J. M. A. – C’est le bon moment. Qatar Airways n’a qu’une quinzaine d’années environ, à peu près le même âge que les alliances mondiales. Oneworld a étudié attentivement tous les membres potentiels, et cette étude poussée nous a clairement montré que Qatar Airways correspondait le mieux à oneworld, à ses membres et à ses clients, à la fois en termes de réseau, de qualité, et, plus globalement, d’approche managériale.
Quel sera l’impact de cette intégration sur la stratégie, voire la philosophie de oneworld ?
J. M. A. – Aucun changement réel, sauf qu’avec Qatar Airways à bord, nous serons en mesure d’offrir une connectivité du réseau largement revue à la hausse. Oneworld poursuit toujours le même objectif : être le premier choix d’alliance aérienne pour les voyageurs fréquents dans le monde, avec une sélection inédite de compagnies représentant chaque région et proposant une couverture de premier choix des principales routes pour les voyageurs d’affaires. Nous ne sommes pas la plus grande alliance, mais nous sommes la plus reconnue auprès des voyageurs fréquents. Nous avons une très forte présence dans la plupart des grandes destinations business à travers le monde, et c’est ce que demandent nos clients. Ce qu’ils veulent, c’est une grande qualité de service en vol, et tous les avantages en termes d’accès aux salons, aux programmes de fidélisation, et c’est ce que nous proposons. Nous voulons être une alliance qui rende les affaires faciles.