Reportage et Photos Florian Guillemin.

Quelque chose se trame dans les Hauts-de-France. Consacrée capitale mondiale du design 2020, succédant à des destinations comme Séoul ou Mexico, Lille ne peut plus s’en cacher et doit assumer son statut. Même si, Covid oblige, la ville a dû attendre début septembre pour lancer les festivités. Plus qu’une ville, c’est une métropole au sens large, voire une euro-région, qui s’agite tous azimuts ; à Roubaix et Tourcoing bien sûr, et jusqu’à ces villes belges qui n’ont jamais semblé si proches.

Au cœur de ce dispositif, Euralille cristallise les flux business, bien aidé par la présence sur son territoire de deux portes d’entrée – les gares Lille Flandres et Europe –, et des infrastructures événementielles du Grand Palais. Assurances, finance, informatique, consulting : quelque 14 000 personnes gravitent généralement autour de la tour de Lille. Sans doute un peu moins ces derniers temps, depuis que certains ont pris goût au télétravail.

À l’image de la métropole, le quartier d’affaires dessiné par Rem Koolhaas n’a pas encore donné la pleine mesure de son potentiel. Les projets continuent de façonner un pôle business qui s’ouvre à des activités plus variées, comme le prévoit la nouvelle phase de développement baptisée Euralille 3000. Peu à peu, les cinquante nuances de gris du quartier d’affaires se teintent de nouvelles adresses branchées qui insufflent une nouvelle dynamique.

En parallèle, d’autres satellites émergent pour seconder ce pôle historique avec des sites d’excellence sortis de terre à Loos, Villeneuve-d’Ascq, Lomme et Roubaix et qui viennent renforcer l’attractivité de la métropole. Cette décentralisation axée sur l’innovation dessine une sorte de “Grand Lille” aux grandes ambitions. Après avoir été sous le feu des projecteurs en tant que capitale du design, la métropole compte entretenir la flamme et s’imposer comme une place forte de l’économie française, au cœur de l’Europe.

S’y rendre

C’est la grande force de la métropole lilloise : son hyperaccessibilité. En à peine 80 minutes, pas moins de trois capitales sont accessibles : Bruxelles (35 minutes), Londres (1h20) et, bien sûr, Paris (1h). Près d’une vingtaine de TGV quittent chaque jour la Gare du Nord parisienne en direction de Lille-Flandres, sans compter l’offre de trains Ouigo accueillis à Tourcoing. Mais ce n’est pas tout : depuis le 1er janvier, Eiffage est le nouveau concessionnaire de l’aéroport et prévoit de doubler le trafic de Lille-Lesquin, soit quatre millions de passagers par an attendus d’ici une vingtaine d’années. On évoque un investissement de quelque 170 millions d’euros afin de transformer l’aérogare à travers une meilleure distinction entre les zones arrivée et départ. Cette nouvelle porte d’entrée – à quinze minutes du centre-ville – devrait encore accroître l’attractivité internationale de la métropole, qui cible notamment les voyageurs d’affaires venus du nord de l’Europe.