
A l’image des athlètes qui s’apprêtent à concourir à l’occasion de Paris 2024, les autorités en charge du transport intensifient la préparation. Et à défaut de programme d’entraînement, l’aerien français est désormais doté d’un plan d’actions. Celui-ci a été dévoilé lundi, Clément Beaune et Olivia Grégoire effectuant pour l’occasion un déplacement à Orly. Un aéroport dont la direction avait déjà lancé sa course contre la montre quelques semaines plus tôt, avec l’arrivée chez Aéroports de Paris d’un nouvel outil de mesure pour mieux gérer les files d’attente à Roissy et Orly.

“Le respect des voyageurs, comme la nécessité pour notre pays d’être au rendez-vous des grands événements sportifs que nous aurons l’honneur d’accueillir prochainement requièrent la mobilisation générale du secteur” prévient le Ministre chargé des Transports. “J’ai le plaisir de constater que c’est aujourd’hui le cas, avec ce plan d’actions élaboré en étroite coordination avec l’ensemble des acteurs, dont je sais la pleine mobilisation pour la saison estivale”.
Hisser le transport aérien français au meilleur niveau européen et mondial
Tout comme le Groupe ADP, ce plan d’actions ne fera pas l’impasse sur les nécessaires indicateurs de performance. Ces derniers constituent même le premier des 8 axes tracés par le gouvernement, qui doivent initier 21 actions au total. Et à en croire ce premier axe la France affiche bien des ambitions olympiques. La feuille de route entend ainsi “Développer des indicateurs adaptés permettant de couvrir l’ensemble des volets de la qualité de service et de fixer des objectifs ambitieux permettant de hisser le transport aérien français au meilleur niveau européen et mondial”. Seront notamment scrutés les
retards de vols bien sûr, mais aussi le respect des droits des passagers.
Au cœur de la démarche, le passager doit bénéficier d’un accompagnement plus qualitatif. Ce sera tout l’enjeu du troisième axe, visant à offrir un accompagnement renforcé des passagers en aérogare, en particulier lors des périodes de grands départs. Une ligne de conduite qui n’est pas sans rappeler les propos d’Augustin de Romanet qui déplorait en avril dernier, en présentant les nouveaux outils des Aéroports de Paris, « le choc frontal pour le passager qui revient d’un colloque où il a été traité avec moults égards, et qui arrive dans un aéroport où il a le sentiment qui n’est pas considéré comme un humain ». Le patron du groupe ADP, entendait alors « prendre conscience que nous avons un travail de gestion des files – lorsque malheureusement elles surviennent – qui doit être beaucoup amélioré. Et sans forcément nécessiter des moyens financiers exceptionnels puisque justement nous avons objectivé le fait que ça ne concerne heureusement que moins de 10% des gens dans le pire des cas ». Augustin de Romanet promettait alors : « nous allons adopter une pratique radicalement différente de l’accompagnement des passagers dans les files d’attente. J’ai demandé à mes équipes d’avoir une approche hôtelière ».
De nouveaux équipements pour les bagages cabine testés à Paris et Lyon
Pour atteindre les objectifs du plan dévoilé lundi, l’Etat compte jouer collectif. Le plan prévoit en effet de renforcer la coopération entre les différents acteurs de la chaîne du transport aérien. Pour autant, l’Etat ne s’interdit pas de recourir au “dopage” technologique. Avec en ligne de mire “un parcours passager garantissant, à chacune de ses étapes, la plus grande fluidité”, le plan compte s’appuyer “sur des ressources humaines suffisantes”, mais aussi sur “les technologies et les processus les plus innovants”. Sur ce point, la tactique envisagée reste assez floue, puisque l’Etat entend “améliorer la fluidité des processus de sûreté par le déploiement de nouvelles technologies”. On sait néanmoins que des expérimentations de nouveaux équipements de détection d’explosifs pour les bagages cabine sont prévues à Paris et Lyon dans le courant de l’année 2023.

“Avec les grands événements sportifs qui attireront les regards sur la France, il nous faudra assurer un parcours voyageur exemplaire”, confirme Olivia Grégoire. La Ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme poursuit : “La première impression étant souvent celle qui reste, nous devons tout mettre en œuvre pour rendre l’accueil des voyageurs fluide, professionnel et efficace, et ce dès leur arrivée sur le territoire français, principalement dans nos aéroports. Réussir ce défi ne pourra se faire que si toutes les parties prenantes travaillent main dans la main, notamment l’État et les opérateurs aéroportuaires impliqués. C’est tout le sens de ce plan national d’actions en faveur de la qualité de service dans le transport aérien français qui a été co-construit avec l’ensemble des différents acteurs”.
Tout comme pour la délégation tricolore qui évoluera à domicile, les attentes seront grandes vis-à-vis des acteurs du tourisme durant Paris 2024. A fortiori avec des promesses ambitieuses, en particulier dans le secteur des transports, et après le report de plusieurs projets structurants. Mais certains leaders du secteur pourront s’appuyer sur leurs récents succès, à l’image de Paris CDG désigné 5ème meilleur aéroport au monde dans le dernier palmarès Skytrax. Le coup d’envoi de la Coupe du Monde de rugby à la rentrée donnera l’occasion d’un premier « test match ».