
C’est un certitude, la SNCF devrait annoncer dans les prochaines semaines des hausses de ses tarifs loisir et affaires, l’entreprise ferroviaire étant confrontée à l’inflation sur certains postes et surtout à l’envolée des coûts de l’énergie depuis le début de la guerre en Ukraine. Face à cette situation, et alors que les tarifs de la SNCF sont déjà jugés élevés par les Français, le ministre des Transports Clément Beaune a demandé dimanche lors de l’émission Le Grand Jury RTL que soit mis en place « un bouclier tarifaire« . Il a notamment exigé que cette hausse du prix des billets soit « inférieure à l’inflation« .
Pour rappel à fin octobre 2022, l’augmentation des prix à la consommation s’élevait à 6,2%. Clément Beaune souhaitait notamment que « soient protégés ceux qui ont besoin du train au quotidien, les plus modestes, les jeunes qui utilisent les Ouigo par exemple« . Les navetteurs seraient également concernés par cette mesure si elle venait à être mise en place par la SNCF, amenée au minimum à plancher sur le sujet.
Mi-septembre lors d’une audition au Sénat, Jean-Pierre Farandou, Pdg de la SNCF, avait rappelé que son entreprise était le premier consommateur d’énergie en France et d’électricité en particulier. Si la hausse ne s’est pas faite sentir que légèrement en 2022 grâce au jeu des couvertures et de bons contrats d’achat signés précédemment, ce sera moins le cas pour 2023. Et Jean-Pierre Farandou de préciser que, selon les cours du moment, la SNCF « aurait un surcoût pour la seule électricité de 1,6 à 1,7 milliard d’euros » réparti à 50/50 entre les TGV et les trains du quotidien. « Si cette hausse était directement répercutée sur le coût des billets, nous serions amenés à augmenter les billets de TGV de 10%« . Il n’entendait toutefois pas répercuter « 100% des coûts sur les clients« . Quel que soit le pourcentage retenu, l’annonce promet de faire des vagues.
Des hausses de tarifs TER dans les régions
Concernant les trains du quotidien, les hausses vont faire l’objet d’âpres négociations en régions, puisque ce sont elles qui devront compenser l’augmentation des tarifs et des abonnements TER. Soit « plusieurs dizaines de millions par an pour chacune des régions » estimait Jean-Pierre Farandou. Si les Hauts-de-France ont pour l’instant différé cette hausse, annonçant un gel des tarifs pour janvier 2023 – tout comme la région Grand-Est qui attendra le printemps -, d’autres ont pris les devants. La région Auvergne-Rhône-Alpes a ainsi voté une augmentation de 8% des tarifs pour les voyageurs occasionnels et de 2,8% pour les abonnements à compter du 1er janvier 2023. La Nouvelle-Aquitaine a également déjà voté en commission permanente, le 12 septembre dernier, une hausse des tarifs TER de 2% à partir du 1er décembre prochain. Provence-Alpes-Côte d’Azur devrait suivre le mouvement tout comme l’Ile-de-France, où l’abonnement du pass Navigo pourrait bondir à 100 euros par mois.