
Où en est-on de la restructuration d’Air Austral ?
Jean-Marc Grazzini – Dans le plan de restructuration élaboré il y a quelques mois, l’option retenue est l’entrée dans le capital d’investisseurs réunionnais privés et qui monteront donc au capital. En parallèle, se poursuit la renégociation de la dette avec l’Etat. Cette dette est à peu près de 300 millions d’euros. La restructuration d’Air Austral prévoit l’injection de 55 millions d’euros, dont 30 millions par les investisseurs et 25 millions par la SEMATRA (qui se compose de la Région Réunion, du Conseil Départemental et de la CCIR). Quant au business plan qui détermine la stratégie future de la compagnie, il n’a pas changé. Il doit être approuvé ce mois d’octobre par la Commission Européenne. Une fois validé, il permettra l’installation d’une nouvelle direction. Celle-ci pourra alors éventuellement négocier des partenariats avec d’autres transporteurs. Ainsi, la joint-venture proposée avec Corsair, écartée il y a quelques mois, pourrait peut-être redevenir une option.

Cette incertitude est-elle de nature à ralentir la reprise chez Air Austral?
Jean-Marc Grazzini – Non, pas du tout. Pendant la crise du Covid, Air Austral a répondu présent et assuré la continuité territoriale avec Paris. Nous avons ainsi contribué à soutenir la région et connecter l’île au reste du monde. Avec la complète réouverture du territoire, on a retrouvé la totalité de notre réseau. En mai, nous avons repris la ligne Saint Denis-Chennai [ndlr: Madras], puis la ligne sur Bangkok depuis juillet. Avec deux vols par semaine, cette ligne est désormais desservie toute l’année en raison de la forte demande. Nous volons de nouveau également sur le régional avec de nombreuses destinations vers Madagascar, Maurice ou encore l’Afrique du Sud.
Comment se comporte le trafic?
Jean-Marc Grazzini – On a une activité très soutenue, particulièrement forte sur les lignes régionales. En septembre, nos vols ont atteint ainsi un remplissage de 95% à 96%. Et nous avons une bonne visibilité sur les recettes sur les prochains mois. Cependant, on se trouve dans une période délicate. Il faut en effet voir comment la demande va réagir dans un contexte de forte inflation. Car elle implique nécessairement à terme un renchérissement du coût du billet. Pour ma part, je l’estime autour de 10% à 15%. Mais bien d’autres facteurs peuvent encore intervenir dans cette évaluation.
Quelles nouveautés pour cet hiver sur l’axe La Réunion-Métropole?
Jean-Marc Grazzini – On met en place cet hiver un programme de vols proposant des capacités supérieures à celles de l’avant Covid. Soit une augmentation de 6% de l’offre sur Paris. On propose ainsi deux vols quotidiens sur Paris CDG avec les trois classes de cabine. Depuis Paris, existent toujours des possibilités de rejoindre près d’une vingtaine de villes en France ainsi que Bruxelles en train. Quant à l’île de Mayotte, elle est desservie par vol sans escale 5 fois par semaine.