Cela aura été le grand feuilleton du transport aérien canadien. Celui du rachat et de la fusion d’Air Canada avec sa concurrente Air Transat. Un feuilleton débuté à l’été 2019 et qui vient de s’achever brutalement en début de semaine. En cause : la crise du covid et aussi la crainte d’une compétition réduite sur les lignes internationales. Parmi les opposants farouches à une telle fusion figure l’Union Européenne, qui exigeait des contreparties lourdes.
C’est d’ailleurs en montrant du doigt l’Europe qu’Air Canada justifie son retrait. L’acquisition d’Air Transat par Air Canada était en effet conditionnée à l’approbation de la Commission...
Cela aura été le grand feuilleton du transport aérien canadien. Celui du rachat et de la fusion d’Air Canada avec sa concurrente Air Transat. Un feuilleton débuté à l’été 2019 et qui vient de s’achever brutalement en début de semaine. En cause : la crise du covid et aussi la crainte d’une compétition réduite sur les lignes internationales. Parmi les opposants farouches à une telle fusion figure l’Union Européenne, qui exigeait des contreparties lourdes.
C’est d’ailleurs en montrant du doigt l’Europe qu’Air Canada justifie son retrait. L’acquisition d’Air Transat par Air Canada était en effet conditionnée à l’approbation de la Commission européenne. Dans un communiqué officiel publié à la fin de la semaine dernière, Air Canada indique avoir « offert et bonifié un ensemble de mesures correctives allant bien au-delà des efforts commercialement raisonnables exigés d’Air Canada de la convention d’arrangement et de ce que la Commission européenne a traditionnellement accepté dans des affaires de fusion de sociétés aériennes précédentes ».
Les mesures de compensation aurait compromis considérablement la capacité d’Air Canada à soutenir la concurrence internationale, précisait encore la compagnie. Mais selon les experts, une telle fusion aurait accordé à la nouvelle entité plus de 60% de parts de marché sur l’axe transatlantique et sur les destinations vacances – Caraïbes et Etats-Unis. Inadmissible donc pour les autorités européennes et américaines.
Des repreneurs en vue ?
Air Transat pourra ainsi continuer à opérer ses vols indépendamment. Mais elle ne pourra survivre à terme qu’en bâtissant une nouvelle alliance. Plusieurs repreneurs sont sur les rangs dont le conglomérat de Montréal Québécor. L’entreprise est présente dans les télécoms, les média, les sports et la culture.
Le PDG de Québécor, Pierre Péladeau, avait soumis fin 2020 une proposition de rachat des actions d’Air Transat à hauteur de cinq dollars canadiens (3,37 €). Soit environ 190 millions de dollars canadiens (128 millions d’euros). Or Air Transat juge cette offre insuffisante. Le groupe aérien estime qu’il lui faudrait au moins 337 millions d’euros pour passer le cap difficile de 2021.
L’homme d’affaires soutient que « par le maintien d’un Air Transat indépendant », son offre assurera un «marché concurrentiel ». En 2020, le groupe Transat a enregistré des revenus de 880 millions d’euros, en baisse de 55,7 % comparé à 2019. Les activités se sont soldées par une perte d’exploitation de 287 millions d’euros, contre 9,2 millions de euros en 2019.