L’Asie dérape de nouveau sous l’effet de la pandémie de Covid
L'Asie se trouve à son tour dans l’œil du cyclone Covid. Comme en Europe, les pays n'arrivent plus à contrôler la progression du virus, qui frappe même des pays jusqu'à présent épargnés par la pandémie. Ce qui augure mal d'une réouverture du continent aux voyageurs d'affaires...
Par Luc Citrinot -
Des tests Covid effectués dans la rue en Inde en 2020 (Photo: Flickr)
Il y a un vent de panique qui souffle sur l’Asie et ce vent de panique vient de l’Inde. La pandémie de Covid-19 dans le second pays le plus peuplé du monde semble hors de contrôle. En tout juste un mois le nombre de cas positifs au Covid a quasi doublé. L’inde recensait hier 21,07 millions de cas positifs et 230 000 morts. Début avril, le pays en recensait respectivement 12,3 millions et 164 000.
Situation critique dans tout le sous-continent indien
Les virologues estiment que l’Inde reste toujours essentiellement affectée par le variant anglais, dont le niveau de contagion est de 70% à 80% supérieur aux autres souches du virus. La suspension...
Il y a un vent de panique qui souffle sur l’Asie et ce vent de panique vient de l’Inde. La pandémie de Covid-19 dans le second pays le plus peuplé du monde semble hors de contrôle. En tout juste un mois le nombre de cas positifs au Covid a quasi doublé. L’inde recensait hier 21,07 millions de cas positifs et 230 000 morts. Début avril, le pays en recensait respectivement 12,3 millions et 164 000.
Situation critique dans tout le sous-continent indien
Les virologues estiment que l’Inde reste toujours essentiellement affectée par le variant anglais, dont le niveau de contagion est de 70% à 80% supérieur aux autres souches du virus. La suspension des lignes aériennes avec le pays ainsi que l’arrêt des visas aux ressortissants indiens n’empêchent pourtant pas la propagation de la pandémie aux pays voisins.
Sri Lanka et Népal sont désormais affectés. Le Népal a d’ailleurs décidé de fermer son espace aérien en début de semaine alors que le nombre de contaminations a atteint près de 9 000 cas le 5 mai. Le Sri Lanka a, de son côté, enregistré pour la première fois 2 000 contaminations en une journée mercredi dernier.
Cette propagation très rapide touche aussi l’Asie du Sud-Est, y compris des pays qui semblaient avoir bien maîtrisé la pandémie comme le Cambodge, le Laos ou la Thaïlande.
Une troisième vague hors de contrôle en Asie du Sud-Est
Les trois pays font désormais face à une nouvelle vague qu’ils n’arrivent pas à endiguer. Le Laos, qui se targuait d’avoir magistralement contrôlé la pandémie, recense plus de 1 100 cas, contre à peine 60 il y a un mois. Et le gouvernement local ne révèle pas toutes les informations… Même scénario au Cambodge où l’on compte désormais 18 000 cas officiels et plus de 100 morts. Le pays en comptait 2400 et 14 respectivement il y a peu.
Quant à la Thaïlande, elle devrait atteindre le chiffre de 80 000 cas recensés positifs et les 350 morts en fin de semaine. Contre 29 000 cas et 95 morts il y a un mois. Du coup, le gouvernement thaï repousse la réouverture de ses frontières. Et vient de nouveau de faire passer la quarantaine obligatoire des éventuels voyageurs étrangers à 14 jours au lieu de 7 ou 10 jours.
La Malaisie est elle aussi dans l’œil du cyclone. Le pays recense désormais 425 000 cas de Covid et 1 600 morts. Pour la seule journée du 5 mai, le gouvernement de Malaisie a annoncé 3 744 nouveaux cas et 17 morts. Du coup, des restrictions de mouvements – couvre-feu et renforcement des protocoles sanitaires – sont imposées à Kuala-Lumpur et Johor Bahru, où l’on a découvert plusieurs clusters.
Or, Johor Bahru se trouve face à Singapour. L’île-Etat a donc décidé de jouer la prudence. Même si, officiellement, elle contrôle parfaitement la progression de la pandémie avec seulement 18 nouveaux cas recensés le 6 mai et un seul nouveau décès sur un mois. Après avoir allégé depuis quatre mois les protocoles sanitaires, offrant une vie quasi-normale à ses citoyens et visiteurs, voici que le hub financier de l’Asie durcit à nouveau les règles.
Singapour impose une application de traçage
Dès le 8 mai, le pays rebascule au « niveau 2 de restriction sociale ». Concrètement, les résidents ne pourront pas se réunir à plus de 5 personnes, contre 8 précédemment, tandis que 50 % des employés devront être en télétravail. Les réunions en public passent de 750 à 250 personnes tandis que la jauge des institutions culturelles repassent à 50 %. Le gouvernement assure pourtant que ces mesures ne sont que temporaires et devraient cesser le 30 mai.
Le poster d’explication de l’application TraceTogether à Singapour
Par ailleurs, le gouvernement singapourien a décidé d’avancer l’obligation d’utiliserl’application TraceTogether.Chaque visiteur devra l’avoir téléchargée sur son smartphone ou acquérir un beeper TraceTogether au 17 mai au lieu du 1er juin.
L’application permet de vérifier si des personnes ont été en contact avec des cas positifs au Covid. Elle devra être scannée aux entrées des bâtiments publics ou de lieux fréquentés tels que les centres commerciaux. Elle facilitera ainsi le traçage et l’identification d’un cas Covid.
Cette nouvelle vague de Covid remet en cause une ouverture progressive des frontières asiatiques. D’autant que la vaccination y est quasi-inexistante pour le moment, à de rares exceptions. Une situation qui expliquerait pourquoi les Etats-Unis se sont dits favorables à la levée des protections de propriété intellectuelle sur les brevets des vaccins anti-Covid. Une telle mesure permettrait de dynamiser la production dans des pays n’ayant pas les moyens de payer une licence.
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