Baromètre IFTM-EPSA : « les entreprises voyagent moins, mais pour plus cher »

L’événement IFTM Top Résa a fermé ses portes jeudi soir, au terme de trois journées riches en enseignements pour les professionnels du secteur. En marge de la présentation du premier baromètre des Meetings & Events publié par Kactus, une autre étude s’est penchée pour sa part sur les grandes tendance du voyage d’affaires. Basé sur un panel représentatif de 55 clients, le Baromètre IFTM-EPSA entend constituer un observatoire des tendances, notamment en comparaison du premier semestre 2022. Tout en gardant bien entendu un œil sur les données de 2019, pour guetter un retour aux standards pré-pandémiques.

Ce « retour à la normale » approche, à en croire les informations dévoilées par le baromètre. Du moins si l’on se base sur le volume de dépenses liées aux déplacements professionnels. Celles-ci atteindraient désormais 28,5 milliards d’euros pour 2023, soit 95 % de la dépense enregistrée en 2019 (29,9 milliards d’euros). Néanmoins, plusieurs nuances s’imposent pour éviter des conclusions trompeuses. D’après les auteurs du Baromètre IFTM-EPSA, « les entreprises voyagent moins mais pour plus cher ». L’étude estime ainsi qu’un voyage sur 5 a été remplacé durablement par des alternatives telles que la visioconférence, voire purement supprimé. Dès lors, « le volume de voyages est en net retrait : -20% par rapport à l’avant-COVID mais l’inflation très forte sur tous les segments (aérien, hôtelier…) vient compenser cette perte de vitesse, ramenant ainsi les budgets 2023 à un niveau d’avant crise ».

Dans le détail, l’aérien affiche des hausses tarifaires à deux chiffres par rapport au premier semestre 2022 : +18,8% sur le domestique, +12,5% sur le moyen-courrier, et même +22,1% sur le long-courrier. Une tendance également constaté sur le rail, dans des proportions moins importantes : +6,8% en France et +4,2% en Europe.

Cette hausse généralisée des tarifs devrait, d’après l’étude, contraindre le voyage d’affaires à se rationnaliser. Et ce même si le baromètre table sur une inflation plus modérée en 2024. Les billets de train et d’avion ainsi que le prix des nuitées devraient certes augmenter à nouveau, mais à un rythme plus supportable, comme le résument les prévisions du Baromètre IFTM-EPSA. Ce dernier évoque donc une hausse modérée de la dépense pour 2024, année qui devrait marquer officiellement le retour aux niveaux pré-pandémiques.

EPSA anticipe donc une dépense située entre 29,2 et 31,3 milliards pour l’an prochain, soit 98% à 105% des niveaux de 2019. Le paramètre environnemental pourrait à cet égard jouer un rôle d’arbitre entre ces deux scenarii. Le Baromètre IFTM-EPSA attend en effet des actions de décarbonation plus impactantes au cours de l’année prochaine. « En 2024, l’urgence climatique sera encore plus structurante, avec une vigilance accrue des entreprises sur le besoin de se déplacer », résument les auteurs du rapport.