International SOS met à jour sa carte des risques pour 2023

Conflits en Ukraine et au Sahel, augmentation de la criminalité en Amérique Latine : les zones les plus dangereuses pour les voyageurs sont sans réelle surprise dans la carte des risques 2023 d'International SOS. Avec une première dans cette analyse : les risques liés à la santé mentale.
La carte des risques 2023 d'International SOS concernant la sécurité.
La carte des risques 2023 d'International SOS concernant la sécurité.

International SOS a publié la mise à jour pour l’année 2023 de sa carte mettant en évidence le niveau de risque sécuritaire et médical dans les pays du monde entier. Sans surprise dans cette cartographie , l’Ukraine est passé en niveau de risque « extrême ». « La crise sécuritaire en Ukraine a clairement été importante et a eu un impact sur le pays et les régions limitrophes de plusieurs manières« , a souligné Sally Llewellyn, directrice de la sécurité chez International SOS, sa société continuant par ailleurs de soutenir les organisations restées dans le pays : « c’est particulièrement important pour les ONG, les médias et les sociétés de services, où de nombreux employés ukrainiens souhaitent désormais rentrer chez eux pour rendre visite à leurs proches. »

Malgré l’impact du conflit ukrainien, le spécialiste de l’assistance et de la sûreté-sécurité estime pour autant que « l’environnement sous-jacent des risques de sécurité en Europe n’a pas changé« . Une possible montée de l’agitation sociale liée à l’inflation ne modifie pas non plus cette analyse. Ainsi, tous les pays européens sont classés en risques insignifiants à faibles, à l’exception de la Lituanie et des zones frontalière entre la Serbie, la Bosnie et le Montenegro d’une part et la Serbie, la Macédoine et le Kosovo d’autre part, définies à risques modérés.

Autre région du monde théâtre de conflits, le Sahel est, sans surprise également, mise en avant par International SOS pour l’augmentation des dangers potentiels. « Les zones de risque de sécurité extrême se sont étendues en raison de l’augmentation du risque de militantisme. Une tendance également notable au Mozambique et dans d’autres régions d’Afrique« , précise Sally Llewellyn. Au final, sont classés en risques extrêmes plusieurs pays dans leur ensemble comme la Lybie, le Mali, la République Centrafricaine, la Somalie et le Sud Soudan. De même, les risques pour les voyageurs sont au plus haut dans plusieurs régions d’Afrique à l’Est de la République Démocratique du Congo, le nord du Mozambique et le nord-est du Nigeria.

En dehors de ce continent, l’Afghanistan, la Syrie et le Yemen, une partie de l’Irak et du Pakistan, la région du Sinaï et la bande de Gaza sont les autres pays et régions du monde à éviter. Quant au continent américain, l’Amérique Centrale affiche de manière assez générale des risques élevés en raison d’un fort taux de criminalité. La Colombie s’est rajoutée sur la liste des destination sensibles en raison d’ « une augmentation de la criminalité résultant en partie des impacts socio-économiques de la pandémie de COVID-19 a conduit à une augmentation des zones à haut risque« , explique International SOS.

Les risques liés à la santé mentale, une première 

Alors que sa cartographie concerne aussi les risques liés à la santé – de hauts à élevés dans une large part des pays d’Afrique, ainsi qu’en Asie Centrale -, International SOS a ajouté pour la première fois une évaluation des risques liés à la santé mentale. Une nouvelle couche en miroir quasi inversé par rapport à celles des risques concernant la sécurité, puisque que ce sont les pays européens, les Etats-Unis, l’Australie et le Brésil qui sont les premiers concernés par ces maux qui ont pour noms dépression et anxiété, bipolarité et troubles des comportements alimentaires ou schizophrénie.

Alors qu’environ 14 % de la population mondiale souffrirait actuellement d’un ou plusieurs troubles mentaux ou de toxicomanie, ce taux dépasse les 15% dans la plupart des pays aux économies les plus développées. Il est même compris entre 17,5% et 20% en Australie, en Espagne et au Portugal, en Irlande ou encore en Corée du Sud. Pourquoi cette l’introduction de ce nouveau sujet ? Dr Irene Lai, directrice médicale d’International SOS, explique que, « bien que d’autres problèmes médicaux aigus susceptibles d’avoir un impact significatif surviennent régulièrement, les problèmes de santé mentale restent à l’arrière-plan et ne peuvent être négligés. Les organisations doivent gérer de multiples problèmes de santé physique et mentale afin d’assumer efficacement leurs responsabilités en matière de devoir de diligence.«