
Etre ouvert sur la ville autant que sur les dernières tendances, que ce soit des toit-terrasses, une ferme urbaine ou des gestes architecturaux : Paris Expo Porte de Versailles, qui s’est lancé en 2013 dans un chantier de dix ans pour se présenter dans toute sa fringance à l’aube de son centenaire en 2023, vient d’achever la phase 2 de son ambitieuse évolution. Alors que la première s’était terminée en 2017 par l’inauguration du Paris Convention Centre en 2017, le plus grand d’Europe – et qui permet au lieu géré par Viparis d’accueillir les plus grands congrès mondiaux, notamment médicaux, qui dépassent les 25 000 à 30 000 participants -, la phase 2 s’est achevée en novembre avec le dévoilement du nouveau pavillon 6. 15 000 m² de surface – divisible en deux sous-espaces -, 5 400 m2 sans poteaux, 9 m sous plafond, une structure offrant une possibilité infinie d’accrochage, le nec plus ultra en matière de technologie en plus de quatre salles de réunion : ce pavillon incarne la nouvelle génération de halls d’exposition.
Mais sa portée dépasse ses seules capacités techniques et incarne surtout les nouvelles relations que le parc Paris Expo compte entretenir avec la ville et son tissu urbain. Concepteur de ce nouveau pavillon et auteur du schéma directeur de la restructuration du parc des expositions, l’architecte Jean Pistre, du cabinet Valode & Pistre, entend vouloir “revenir aux fondamentaux de ce qu’était une exposition pour une ville, à l’image des foires du Moyen Age qui animaient alors l’activité urbaine.”

La présence de deux nouveaux hôtels – un Mama Shelter et un Novotel, tous deux attendus en décembre (voir encadré) – donnent le ton de cette ouverture vers la ville. Amenés à accueillir les exposants et visiteurs la semaine et les touristes les samedis et dimanches, ils contribueront à offrir soir et week-end la vie qui manquait cruellement à cette zone quasi exclusivement business, notamment à travers leurs rooftops et leurs restaurants animés. La dimension festive de la marque Mama Shelter, déjà éprouvée avec son premier hôtel porte de Bagnolet, est de cette manière une sorte d’invitation à venir découvrir la métamorphose contemporaine de la porte de Versailles.
L’art et l’architecture se sont également invités pour susciter la curiosité des Parisiens comme des visiteurs. Tout d’abord avec un signal fort qui marque l’entrée du pavillon 6, un auvent lumineux signé Jean Nouvel, qui prend la forme d’un immense triangle de 70 m x 60m x 50 m. Sous sa charpente, plus de 600 pendrillons dotés d’écran LED se destinent autant à l’information des visiteurs qu’aux animations créatives. En plus de cela, les visiteurs trouveront entre les deux hôtels une sculpture monumentale de l’artiste belge Arne Quinze, Beautiful Dreamer, évoquant une flore colorée, comme “un bouquet de fleurs sauvages qui retranscrit la beauté et la diversité de la nature” aux urbains en mal de grand vert.
Grand vert il y a pourtant à la porte de Versailles, du moins à l’échelle d’une ville comme Paris. Car, dès les beaux jours du printemps, le toit-terrasse du pavillon 6 sera surmonté par une ferme urbaine, la plus grande d’Europe avec ses 14 000 m² – soit l’équivalent de deux terrains de football – et complétée par 135 jardins potagers proposés aux Franciliens. Gérée par Agropolis, la production de ce potager géant viendra fournir les restaurants des hôtels et du parc des expositions. Pour compléter ce toit-terrasse et renforcer la dynamique d’ouverture sur la ville prise par le parc des expositions, un espace événementiel, baptisé La Serre et pouvant accueillir 1000 p, ainsi qu’un restaurant Le Perchoir ouvriront en mai prochain, offrant à tous, Parisiens comme visiteurs, une vue unique sur la ville.