Une reprise progressive des locations affaires

Après deux années perturbées par la pandémie de Covid-19, les loueurs semblent engagés sur la voie d'une réelle reprise. Mais le marché doit tenir compte de divers éléments comme l'essor du télétravail notamment.
Le segment corporate enregistre une reprise progressive chez les loueurs de voitures.
Le segment corporate enregistre une reprise progressive chez les loueurs de voitures.

Après deux années de pandémie marquées par plusieurs confinements et des vagues épidémiques, le marché de la location de voiture courte durée reprend des couleurs en France. Si l’accélération est notable sur le segment loisir, liée à l’envie de vacances des Français et au retour de la clientèle internationale, la reprise s’effectue néanmoins encore à vitesse moyenne pour le segment affaires. En effet, les déplacements professionnels sont loin d’avoir retrouvé leurs volumes d’avant crise. Les chiffres de trafic business divulgués par la SNCF et les aéroports français sont là pour le confirmer. Avec néanmoins quelques nuances. « Si le volume de locations reste en retrait sur Roissy-CDG, Orly se rapproche des niveaux de 2019 porté par une reprise des déplacements domestiques, loisir et affaires », note Cédric Douls, le directeur Marketing et Commercial d’Europcar.

Après la vague Omicron qui a enrayé le redémarrage de l’activité, la situation s’est améliorée régulièrement depuis janvier. Et ce malgré la guerre en Ukraine qui a engendré des incertitudes sur l’activité pour certaines entreprises. « Le marché affaires connaît une certaine reprise depuis mars, qui devra être confirmée aux prochains trimestres, avec des TPE-TPI proportionnellement plus dynamiques que les grands comptes« , souligne Pascale Roque, la nouvelle directrice générale d’Hertz France. Même constat chez le challenger Enterprise qui se félicite d’avoir déjà dépassé ses chiffres de 2019 avec de bons résultats enregistrés pour les agences de centre-ville, dans les gares SNCF notamment. « Nous bénéficions de l’ouverture de douze agences depuis un an et de l’acquisition de nouveaux comptes entreprises qui référencent plusieurs loueurs« , justifie le directeur général France, Guirec Grand-Clément.

Le maintien de réunions en distanciel diminue les déplacements

Si la pandémie semble derrière nous sur le Vieux Continent où les dernières restrictions sanitaires ont été levées, l’impact de celle-ci va toutefois se faire sentir sur le long terme pour le voyage d’affaires et, par ricochet, pour les loueurs courte durée. Les comportements des clients ont changé, voire ont été exacerbés comme pour le travail à distance pour lequel l’engouement avait débuté avant le Covid. « La pandémie a modifié les habitude des salariés avec un renforcement du télétravail et un recours immodéré à la visioconférence et aux « call » pour les réunions« , confirme Cédric Douls. Dans quelles proportions les rendez-vous « face to face » deviendront-ils la norme ? Et quel sera l’impact sur les locations des accords sur le télétravail, signés par environ 3 000 sociétés en 2021 ? « Est-ce que 10% ou 20% des réunions basculeront en visio ?, s’interroge ainsi Guirec Grand-Clément. Même les formations sont concernées par ce phénomène« .