
Quel bilan tirez-vous de 2022, et de cette première d’année d’opération en France ?
Roberto Rinaudo – Nous sommes fiers d’avoir réalisé des performances qui vont bien au-delà de nos attentes en termes de satisfaction clients, de remplissage, de retours positifs des voyageurs. Mais aussi par rapport à notre politique de pricing. C’est un excellent bilan.
Quelles seront les prochaines étapes ?
Roberto Rinaudo – Nous allons continuer à nous développer, en améliorant encore le remplissage de nos trains, en étant toujours plus attentifs aux exigences de nos clients. Il s’agit d’un processus d’amélioration continue. Nous allons notamment étudier des offres particulière pour nos voyageurs professionnels, consolider nos résultats, et analyser d’autres lignes, évaluer l’opportunité de développer d’autres services ailleurs en France.
Comment pensez-vous cibler la clientèle affaires ?
Roberto Rinaudo – Il y a plusieurs sujets qu’il faut aborder : les canaux de distribution, la tarification, les services… Il y a toute une liste de sujets à traiter pour proposer une véritable expérience de voyage à ce type de voyageurs. Nous dévoilerons des détails prochainement à ce sujet.
Concrètement, pourriez-vous installer des salons, comme c’est le cas en Italie, ou en Espagne avec Iryo ?
Roberto Rinaudo – Je ne connais pas bien les détails pour l’Espagne, c’est encore récent. Trenitalia a effectivement des lounges en Italie mais le modèle était différent par rapport à la France, en ce qui concerne l’accès aux gares notamment. Ce n’était donc pas immédiatement transposable. Mais tout est possible.
Comment envisagez-vous l’année 2023 en ce qui concerne la demande, et notamment pour les voyageurs d’affaires ?
Roberto Rinaudo – Je suis optimiste. Je pense que nous allons continuer dans cette démarche de croissance du marché ferroviaire. Notamment parce qu’il y a une plus grande sensibilité par rapport aux voyages écologiques, et l’utilisation de moyens de transports décarbonisés. Et nous devons être prêts à fournir une offre de qualité à l’écoute des exigences des voyageurs. C’est en ce sens que nous travaillons.
Vous soulignez souvent que plus d’opérateurs tire les tarifs vers le bas, et la demande vers le haut…
Roberto Rinaudo – Oui car la présence de plusieurs opérateurs qui, en plus, dans notre cas, veulent s’inscrire dans une démarche de complémentarité par rapport à l’opérateur historique, donne plus de choix en termes de nombre de trains à disposition et de qualité de service. Les premiers résultats nous confirment que c’est un bon choix stratégique sur lequel nous souhaitons continuer.
Au point d’être impatients de voir arriver un troisième opérateur sur l’axe Paris-Lyon… ?
Roberto Rinaudo – Le principe reste le même. Nous sommes toujours favorables à l’ouverture à la concurrence. Nous avons déjà vécu une expérience magnifique en Italie. Nous ne sommes jamais contre l’arrivée de nouveaux opérateurs !
Une décision européenne a confirmé la future interdiction des trajets en avion quand l’alternative ferroviaire existait en moins de 2h30. Comment pourriez-vous faire évoluer votre offre en conséquence ?
Roberto Rinaudo – On peut travailler sur des partenariats. Cette loi est une bonne nouvelle pour nous car cela va encore encourager le transport ferroviaire par rapport à d’autres modes de transports. Et étant opérationnels sur l’axe Paris Lyon, où le temps de parcours TGV est inférieur à 2h, nous sommes déjà bien positionnés.
Mais Paris-gare de Lyon, ce n’est pas Paris-CDG…
Roberto Rinaudo – C’est un autre marché auquel on peut réfléchir. Mais la clientèle qui aujourd’hui prend encore l’avion pour voyager entre Paris et Lyon prendra demain le train à grande vitesse.
Pourquoi ce report modal n’a-t-il pas eu lieu plus tôt, notamment au regard du temps de trajet porte-à-porte en train sur un axe comme Paris-Lyon ?
Roberto Rinaudo – C’est un problème d’habitude, de comportement. Mais je suis convaincu que dans les prochaines années il y aura un changement de mentalité qui va pousser à privilégier de plus en plus le train. Et nous devons être prêts à relever ce défi.